mardi 30 décembre 2008
Fwd: "Penser l'économie comme une filiale de l'environnement"
- "Penser l'économie comme une filiale de l'environnement"
Jacqueline McGlade, scientifique de nationalité britannique, dirige l'Agence européenne pour l'environnement (AEE), basée au Danemark. L'AEE étudie de façon indépendante l'état de l'environnement dans l'Union européenne (UE) et évalue les politiques publiques qui y sont menées pour le compte de la Commission, du Parlement et des Etats membres. Quelque 170 experts y travaillent.
Vous publiez, début janvier, un rapport sur les enjeux pour 2009 en matière d'environnement qui se veut beaucoup plus accessible au grand public que vos travaux habituels. Quel est l'objectif?
L'influence des citoyens en 2009 sera cruciale. Ils doivent être informés de ce qui va se passer en décembre à Copenhague, où l'accord qui succédera au protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre sera négocié entre tous les Etats. Les citoyens entendent parler de changement climatique, mais n'ont pas une idée claire des enjeux. Notre objectif est de rendre ceux-ci plus accessibles pour redonner du pouvoir aux citoyens. L'enjeu est considérable. Nous sommes en train de nous écarter dangereusement de notre trajectoire de sécurité. Nos émissions de gaz à effet de serre croissent encore plus vite que dans les scénarios les plus pessimistes.
Les conséquences du changement climatique restent-elles encore abstraites aux yeux du grand public?
Oui. Il faut se rendre compte que, jusqu'à présent, nous avons évolué dans un environnement climatique très stable. Une baisse d'un demi-degré en moyenne a suffi pour nous faire entrer dans le petit âge glaciaire. Chaque degré compte. Notre objectif est de stabiliser la hausse des températures à deux degrés supplémentaires. C'est une cible extrêmement ambitieuse, et même avec deux degrés de plus, nous ne vivrons pas de la même manière, y compris en Europe. L'eau ne sera plus autant disponible. L'agriculture ne pourra pas être la même. L'industrie touristique devra évoluer. Mais la lutte contre le changement climatique recèle aussi d'importantes opportunités. Par exemple, les mesures de réduction des émissions en Europe nous permettront d'économiser 8,5 milliards d'euros par an dans la lutte contre les polluants atmosphériques. Les économies pour les services de santé en Europe pourraient atteindre 45 milliards d'euros par an.
La lutte contre le changement climatique ne risque-t-elle pas de passer au second plan au moment où les conditions de vie du plus grand nombre sont menacées par la crise économique?
Il faut utiliser ce moment pour restructurer l'économie, repenser les fondamentaux. Nous ne devons pas reconstituer le modèle économique précédent. Le "New Green Deal" dont parle Barack Obama, qui doit déboucher sur la création de nombreux emplois "verts", ne fonctionnera pas si l'on se contente de remplacer des voitures à essence par des voitures qui roulent aux carburants renouvelables, par exemple. L'économie doit être pensée comme une filiale à 100% de l'environnement, et le prix que nous donnons aux choses réévalué. Si nous prenions en compte le coût véritable de l'eau et des carburants nécessaires à la fabrication et au transport des biens, nous constaterions que les déplacer autour du monde et même en Europe, comme nous le faisons, coûte très cher.
L'accord récemment conclu par l'UE pour réduire ses émissions de CO2 de 20% d'ici à 2020 a été salué comme une première historique mais aussi critiqué par les organisations non gouvernementales (ONG). Qu'en pensez-vous?
Les politiques ont effectué un pas en avant extrêmement audacieux. Les ONG peuvent avoir raison de dire que l'accord est tellement compliqué que personne ne sera capable de vérifier son application. Mais il fixe des objectifs si agressifs, si ambitieux qu'il nous force dès maintenant à penser différemment. Le "business as usual" ne suffira pas pour les atteindre. A travers la mise aux enchères des quotas des CO2, un prix sera mis sur les émissions polluantes. C'est un début, mais cela ne sera pas suffisant. S'ils veulent atteindre les cibles, les pays vont devoir mettre sur pied des politiques très volontaristes, très vite.
Pensez-vous que la communauté internationale peut aboutir à un accord satisfaisant à Copenhague?
Cela dépendra de la pression de l'opinion publique mondiale. Certains signes sont encourageants comme, bien sûr, l'arrivée de l'équipe Obama à la Maison Blanche et l'émergence de nouveaux Etats ou groupes d'Etats qui veulent prendre part à la lutte contre le réchauffement climatique. L'un des grands enjeux de la négociation sera la question du financement et le fonctionnement du fonds d'adaptation [abondé par les pays riches, son objectif est de financer des actions dans les pays confrontés aux conséquences du réchauffement].
Nous devrons prendre garde à ce que ce fonds serve bien à ralentir le changement climatique, et à s'y adapter. Nous allons être accusés de néocolonialisme en voulant contrôler l'utilisation qui est faite de cet argent, mais un accès direct des pays en développement au fonds ne vaut pas chèque en blanc. Il faudrait peut-être appliquer le schéma qui prévaut dans l'industrie nucléaire, où il existe des possibilités d'inspection par toutes les parties.
lundi 29 décembre 2008
Marc Fleuriet : INTERVENANT A LA TROISIEME JOURNÉE DE L'UNIVERSITÉ INTÉGRALE LE 13 JANVIER 2009
C'est également en les pratiquant sur moi-même et les ayant vues pratiquer sur d'autres que je comprends que derrière l'apparente diversité de la nature humaine se trouvait sa cohérence et son centre.
Créateur : c'est en faisant des liens entre ces différents outils d'éveils, en cherchant à les compléter, les adapter et à les améliorer, que j'en suis venu à créer mes propres outils et à développer ma propre démarche intégrale d'éveil du potentiel humain.
Aspirant à partager mon expérience, je décide de me consacrer entièrement à l'évolution de la conscience et je commence à animer des sessions de coaching de Vie, basées sur les outils que j'ai développés. Ces sessions sont l'occasion pour moi d'expérimenter de nouvelles formes de pédagogies basées sur l'art du centrage.
Désirant contribuer davantage et comprenant l'importance de créer du lien dans le processus de l'évolution collective, je cocréé l'organisation "Terre de Conscience".
Au sein de cette organisation, j'y anime des journées de formation intégrale dont l'objectif est d'accompagner les participants à se connecter à leur potentiel et à l'exprimer pleinement.
À nouveau, ces journées intégrales m'ont amené à me questionner sur la pédagogie à utiliser pour amener à la plus grande évolution individuelle et collective.
Aujourd'hui, j'aspire à donner un essor plus grand à cette évolution en interagissant avec d'autres organisations, pour créer un grand rassemblement de la conscience.
Alors, je me réjouis de participer activement à cette troisième journée intégrale, car le thème de la pédagogie, car je connais son importance pour l'avoir expérimenté sous différentes facettes. Notamment, par le fait que dans le cadre d'une pédagogie intégrale, ce qui est transmis n'est plus séparé de la manière dont cela est transmis.
Pour en savoir plus sur les activités de l'organisation "Terre de Conscience" : http://www.terredeconscience.org
jeudi 18 décembre 2008
JUSTINE CAULLIEZ : Quelle pédagogie intégrale effectivement utiliser dans notre Université Intégrale?
Comment faciliter la compréhension, l'intégration des connaissances diffusées sur l'émergence d'une nouvelle conscience et la nécessité de changer de paradigme?
Qu'est ce qui peut nous aider à intégrer ces informations de manière à transformer nos vies et devenir des acteurs du changement social?
Le terme de « pédagogie » a été créé au 15ème siècle et dérive du grec « l'enfant » et « conduire, mener, accompagner, élever ». Elever, ce mot me parle particulièrement, étant comme vous concernée par les moyens de m'élever et de contribuer à l'élévation de conscience de notre société.
Au 18ème siècle, Rousseau écrit Émile ou De l'éducation, dont le sujet est « l'art de former les hommes ». Rousseau énonce dans cette œuvre son principe : « l'enfant naît bon et c'est la société qui le corrompt ». Il est sensible au fait qu'il est nécessaire que l'enfant ait envie d'apprendre et qu'il ait connaissance d'un métier manuel, chose très rare chez les nobles de cette époque. Il est donc attentif à la dimension psychologique de l'enfant, et à l'intérêt de mobiliser la sphère physique, et non seulement la sphère mentale.
Au 19ème siècle, le champ de la pédagogie se réduit car elle s'attache uniquement à déterminer ce que les enfants doivent apprendre: le respect, l'autorité, l'amour, la curiosité.
Au XXe siècle, la notion de pédagogie prend sa forme actuelle. La pédagogie devient une pratique, un ensemble de méthodes qui facilitent l'apprentissage.
C'est notamment l'éclosion du mouvement de l'éducation nouvelle qui considère l'éducation comme un acte global de construction de la personne et non comme une simple retransmission de connaissances.
Un peu partout dans le monde se développent des pédagogies originales. En Europe occidentale, on prend en compte l'enfant. En URSS, c'est la dimension sociale. Aux États-Unis, avec John Dewey, elle est pragmatique, expérimentale, volontariste et socialisante.
La médecine vient également aider la pédagogie. Maria Montessori, à Rome, crée la méthode portant son nom pour influencer la psychologie sensori-motrice des écoles maternelles.
En France, l'inspecteur Roger Cousinet, avec une méthode de travail libre par groupes, cherche à établir un climat de confiance et de compréhension réciproque. Célestin Freinet est un autre acteur important de l'évolution des pratiques pédagogiques françaises, mais l'engagement Libertaire , synonyme d'anarchiste de ces travaux leur ont longtemps empêché une reconnaissance officielle.
De nos jours, le sens de pédagogie renvoie davantage à la manière dont va se faire la formation d'une personne qu'au contenu proprement dit de cette formation. Il s'agit soit des processus mis en œuvre dans l'acquisition de connaissances, soit de l'attitude et de l'action du pédagogue, de celui qui accompagne. C'est à partir de ces conceptions que se comprennent et se classent les différents courants de pédagogies.
Comment faciliter la compréhension, l'intégration des connaissances diffusées sur l'émergence d'une nouvelle conscience et la nécessité de changer de paradigme?
Voyons déjà les différentes approches existantes:
La pédagogie traditionnelle est celle du modèle transmissif basé sur un modèle théorique de triangle pédagogique (Jean Houssaye). Elle prône le savoir, et privilégie ainsi la démarche didactique de l'enseignant. Dans le triangle, du côté savoir-professeur on retrouve l'enseignement. Du côté professeur-élève on retrouve l'éducation et la formation. Du côté élève-savoir on retrouve l'apprentissage.
La pédagogie traditionnelle est celle du savoir, du modèle, de l'autorité, de l'effort, de l'individualisme et de la sanction.
Avec une telle pédagogie, transmise de façon essentiellement mentale, nous attendons de l'extérieur la source des connaissances, nous les imitons et devenons incapables de les retransmettre avec notre personnalité, sommes conditionnés à la difficulté et nous autorisons à mériter la reconnaissance par un travail ardu que nous effectuons seuls. Il n'y pas pas de dimension affective, ni entre les élèves, ni entre l'enseignant et les élèves. Il n'y a pas non plus de dimension progressiste. Soit c'est bon, soit ça ne l'est pas, l'idée de faire des erreurs comme moyen d'apprendre n'existe pas.
Il me semble que cette pédagogie nous soit assez familière à tous, et ai conditionné nos formes de développement cognitifs et comportements.
Aujourd'hui, même si l'enseignement reste de la transmission de savoir, la pédagogie traditionnelle est petit-à-petit remplacée ou influencée à un certain degré par les pratiques de l'éducation nouvelle.
Ces pédagogies modernes que l'on nomme pédagogie différenciée, active, documentaire, centrée sur la résolution de problèmes, fondée sur le constructivisme, ou encore du nom de leurs créateurs Jung, Freinet, Montessori et Steiner apportent un regard différent sur la relation enseignant-enseigné et les processus d'apprentissage.
- un lieu où l'intervenant ne soit plus le point de référence, le modèle comme dans la pédagogie classique, mais que le point central soit le sujet traité, ou bien vous-même qui êtes les participants de ces journées, avec votre expérience du sujet proposé.
- C'est la pédagogie différenciée.
- -> Cela demandera peut-être un changement d'organisation de la salle ou de l'agenda, de manière à pouvoir rendre cet aspect plus efficace.
- Un lieu où les participants vivent les sujets traités comme des projets comportant des interrogations à résoudre individuellement; des contenus à comprendre, définir, assimiler, réutiliser ; des plans à élaborer, mettre en œuvre, de manière à expérimenter le processus de tâtonnement que comporte l'apprentissage d'une nouvelle conscience.
- C'est la pédagogie active.
- -> Cela demande que les intervenants posent des questions aux participants, ou proposent des exercices, et que la journée comporte plus de temps pour des explorations individuelles et collectives, et sur des problèmes à résoudre ou des projets à mettre en place.
- L'université intégrale propose déjà une pédagogie documentaire en mettant tout un ensemble de documents à disposition avant même que la journée ne commence. Cela permet de développer plus d'autonomie, le développement d'un esprit critique et d'acquérir une méthode de recherche documentaire.
- C'est la pédagogie documentaire
- -> Nous vous encourageons dans la mesure du possible de lire les écrits proposés, regarder les vidéos, vous renseigner sur les profils des participants, de manière à profiter plus amplement de cette journée.
- Un lieu où les personnes rassemblées favorisent, par leur participation, l'apprentissage collectif. L'université intégrale utilise déjà cette pédagogie de motivation du constructivisme qui considère que l'apprentissage est favorisé par l'environnement social et notamment la pression d'un collectif rassemblé, et la possibilité d'intégrer plus effectivement les sujets par la confrontation des points de vue. Vous avez sûrement remarqué que le fait de se rassembler ne vous apporte pas toujours de nouvelles connaissances, mais vous apporte du soutien dans les croyances que vous avez, et vous donne l'opportunité de les énoncer, et donc de valider que vous êtes totalement convaincus de ce que vous dites.
- -> Vous êtes donc encouragés à vous exprimer de manière à confirmer vos compréhensions et en faciliter l'intégration.
- Un lieu qui vous aide à reconnaître et exprimer votre personnalité, suivant les principes de la pédagogie archétypale, et vous aider à l'exprimer dans les domaines de votre vie personnelle biologique et psychique tant que votre vie sociale.
- -> Encore une fois, nous vous invitons à considérer ces journées comme des journées d'évolution personnelle, dans lesquelles vous exprimez votre être avec votre propre sentisibilité mentale, émotionnelle, physique, artistique, spirituelle... Nous allons voir dans un 2ème temps d'approfondir sur ce sujet.
- Un lieu qui soit pour vous un endroit de repères, de sécurité, de vie, où l'on peut régler des questions, de manière à ce que chacun prenne progressivement en charge sa vie d'Etre en évolution, et ainsi conserver ou retrouver le goût d'apprendre, à travers un engagement, et des initiatives propres…
- C'est la pédagogie Freinet.
- -> Nous vous invitons à accueillir votre propre phase d'évolution, à avoir confiance dans vos capacités d'évolution, et à prendre la parole pour partager vos prises de conscience.
- De plus, le souhait de l'université intégrale est d'être un lieu qui sache s'adapter aux différents rythmes ou formes d'apprentissage des uns et des autres. Par exemple, certaines personnes entendent très bien les choses sous forme de concept, tandis que d'autres ont besoin d'un langage détaillé, imagé, mis en scène par exemple.
- Ce sont, entre autres choses, les apports de la pédagogie Montessori.
- -> Pour cela, nous avons instauré un système de Grande Oreille. Une personne est chargée de faire le lien pendant toute la journée, de manière à être à l'écoute des besoins non comblés qui n'auraient pas été dit à haute voix et les retransmettre au fur et à mesure à l'équipe d'organisation de la journée.
- Finalement, l'université intégrale souhaite, suivant la pédagogie Steiner Waldorf, équilibrer les temps donnés aux réflexions intellectuelles, avec les activités plus manuelles et artistiques.
- -> C'est pourquoi, nous avons déjà instauré des temps de centrage et de reliance à la présence, de stimulation sensorielle par la musique, des peintures exposées, des présentations visuelles colorées, faisant appels à des analogies avec les arts, ou encore des animations avec analogies entre le fonctionnement du corps et de la conscience.
C'est celle qui va nous aider à passer de la compréhension à l'intégration de ces informations de manière à transformer nos vies et devenir des acteurs du changement social.
REFERENCES Université Intégrale 3ème Journée Epistemologie, Pédagogie et Conscience Intégrale
Université Intégrale
3ème Journée
Epistemologie, Pédagogie et Conscience Intégrale
Cela vient du grec <επιστήμη> épistémê - « connaissance », « science » - et <λόγος> logos - « discours ».
En 2 mots l'épistémologie, c'est la science, l'étude critique de la connaissance, depuis ses modes de production, ses fondements, sa dynamique de production. Plusieurs questions en découlent : qu'est ce qu'une connaissance? Comment est-elle produite? Comment est-elle validée? Sur quoi se fonde-t-elle? Comment les connaissances sont-elles organisées? Comment évoluent-elles (et notamment, progressent-elles?)?
Selon la tradition philosophique francophone, c'est une branche de la philosophie des sciences qui « étudie de manière critique la méthode scientifique, les formes logiques et modes d'inférence utilisés en science, de même que les principes, concepts fondamentaux, théories et résultats des diverses sciences, et ce, afin de déterminer leur origine logique, leur valeur et leur portée objective » selon Wikipedia. Dans la tradition philosophique anglo-saxonne et dans le reste de l'europe, l'épistémologie se confond avec la théorie de la connaissance, et ne porte donc pas spécifiquement sur la connaissance scientifique. L'université intégrale, ne traitant donc pas seulement de sujets scientifiques, utilise donc le terme épistemologie en tant que théorie de la connaissance.
Quelle est la vison de l'épistemologie traditionnelle, moderne, intégrale?
On distingue L'épistemologie traditionnelle, c'est celle de l'empirisme, qui base l'étude scientifique sur les faits sensibles comme base de création de la science,
L'épistémologie moderne issue de Kant, qui place le sujet comme base d'étude scientifique, indépendemment de la réalité. Il ouvre ainsi le champ d'étude à des faits non identifiables comme l'âme, Dieu, l'immortalité, la liberté
et enfin l'épistémologie constructiviste, qui place l'étude scientifique comme une dynamique dans laquelle toute connaissance représente un objet d'expérience. Les derniers courants parlent également de l'intersubjectivité, c'est à dire que toute connaissance ne peut être validée que si l'étude peut être reproduite par d'autres personnes.
L'épistémologie intégrale , l'étude de la théorie intégrale de la production des connaissances, ses fondements et sa dynamique est en train de se construire maintenant.
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La pédagogie
La pédagogie du savoir
L'enseignant est celui qui sait, face à des élèves qui ne savent rien. Dans la pédagogie du savoir, il doit y avoir enseignement pour que l'élève apprenne. Jamais l'élève n'est mis en situation de découvrir un savoir par lui-même. Le savoir se définit comme étant de l'abstraction, il est toujours cloisonné dans différentes matières (constituant le Programme). Dans ce cas apprendre est synonyme de mémoriser.
La pédagogie du modèle
L'enseignant est le modèle à suivre. L'élève est guidé par l'enseignant afin de suivre l'idéal. Il est élevé au modèle du maître et doit entrer dans la norme. Le comportement de l'élève est pris en compte et doit se calquer sur celui de l'enseignant. Dans ce cas apprendre est synonyme de copier le modèle.
La pédagogie de l'autorité
Le maître a autorité sur les élèves, c'est le savoir qui lui donne le pouvoir. Il utilise la discipline afin d'écarter toute distraction. Situé sur une estrade le maître se situe face aux élèves et surplombe la classe afin de surveiller. Toute relation affective avec les élèves est inexistante, cependant un certain paternalisme règne. Dans ce cas apprendre est être attentif et retenir.
La pédagogie de l'effort
Dans ce système, le travail est opposé au jeu. Le jeu n'a pas sa place dans la classe et le travail est valorisé. Les tâches proposées aux élèves doivent être ardues et l'élève doit travailler avec sérieux, seul moyen de provoquer la satisfaction du travail accompli. Dans ce cas apprendre est synonyme de travailler.
La pédagogie individualiste
L'élève fait partie d'un groupe classe mais ne travaille que pour lui-même. Aucun échange entre les élèves n'est autorisé, ce qui implique une absence de débat et de communication. Tout est centralisé par l'enseignant, seul face aux élèves. Il n'y a aucune dimension sociale dans les apprentissages.
La pédagogie de la sanction
Le rôle du maître est de recenser les fautes. On élabore des classements pour faire dominer la compétition entre les élèves. Celui qui n'a pas appris est celui qui commet une ou plusieurs fautes. L'erreur n'est pas conçue comme un moyen d'apprendre mais comme une faute de l'élève.)
La pédagogie différenciée part du constat que dans une classe, un professeur doit enseigner à des élèves ou des étudiants ayant des capacités et des modes d'apprentissages très différents. Elle tente de donner une réponse à cette hétérogénéité des classes par des pratiques adaptant à chaque élève les programmes d'études, l'enseignement et le milieu scolaire. Bien souvent, l'enseignant ne va plus être le centre de la classe mais va mettre l'enfant ou l'activité comme intérêt central.
De plus, ces pédagogies ont souvent pour but le développement personnel de l'enfant.
En France, la pédagogie différenciée est utilisée par le Mouvement de l'École Moderne qui est représenté par l'Institut Coopératif de l'École Moderne (ICEM), fondé par Freinet en 1947 et ses groupes départementaux.
La pédagogie active
La pédagogie active a pour objectif de rendre l'apprenant acteur de ses apprentissages, afin qu'il construise ses savoirs à travers des situations de recherche.
La pédagogie active se réfère historiquement à Adolphe Ferrière qui, au début du XXe siècle, a été parmi les premiers à utiliser l'appellation école active dans ses publications. Elle est une des bases du courant d'éducation nouvelle.
Freinet écrivait en 1964 dans ses invariants pédagogiques :
- « La voie normale de l'acquisition n'est nullement l'observation, l'explication et la démonstration, processus essentiel de l'École, mais le tâtonnement expérimental, démarche naturelle et universelle ».
- « Les acquisitions ne se font pas comme l'on croit parfois, par l'étude des règles et des lois, mais par l'expérience. Étudier d'abord ces règles et ces lois, en français, en art, en mathématiques, en sciences, c'est placer la charrue devant les bœufs. »
Des pédagogues comme Freinet ont défendu une pédagogie autre que celle de la transmission.
Un élément important de la pédagogie active est la notion de projet. Dans cette acception, le terme projet désigne
la conception, la prévision d'une démarche selon laquelle l'esprit doit déployer une activité véritable en vue d'une fin précise.
Le projet comporte :
- des difficultés, que l'apprenant doit surmonter ;
- des problèmes qu'il doit résoudre ;
- des contenus qu'il doit comprendre, définir, assimiler, réutiliser ;
- des plans qu'ils doit élaborer, mettre en œuvre.
On passe ainsi d'une séquence traditionnelle
- cours (assimilation de notions) ;
- exercices (mise en application des notions) ;
- contrôle (évaluation)
à une séquence
- confrontation à un problème concret ;
- recherche d'information concernant ce problème (autoformation) ;
- recherche d'une solution au problème,
l'évaluation portant sur la globalité de la démarche, et notamment sur le savoir-être.
Bien sûr l'utilisation de projets pour faire passer des apprentissages à travers la réalisation d'une production concrète correspond tout à fait à cette pédagogie active.
La pédagogie Steiner-Waldorf
La pédagogie Steiner-Waldorf, basée sur les théories éducatives de Rudolf Steiner, est une des applications les plus connues de l'anthroposophie fondée par celui-ci.
Apparue au passage du XIXe au XXe siècle, l'anthroposophie, également appelée science de l'esprit par son fondateur Rudolf Steiner (25 février 1861-30 mars 1925), est une tentative d'étudier, d'éprouver et de décrire des phénomènes spirituels avec la même précision et clarté avec lesquelles la science étudie et décrit le monde physique.
Steiner postule que l'observation et le penser sont les deux piliers de toute connaissance et propose, par une intensification conjointe de l'activité du percevoir et du penser, de faire l'expérience de l'essence du penser, qui est appelé le penser pur. De ce dernier, l'homme doit pouvoir tirer en toute autonomie le motif de ses actions et agir alors librement.
Cette pédagogie est pratiquée dans les écoles Steiner, écoles privées qui comptent environ 1 000 sites dans le monde, majoritairement en Europe et en Amérique du Nord, dont environ 200 sites en Allemagne.
Elles sont aussi connues sous le nom d'écoles Waldorf. Ces écoles cherchent à équilibrer les matières intellectuelles avec les matières artistiques et manuelles en suivant l'évolution de l'enfant.
La pédagogie Montessori
Icône de détailArticle détaillé : pédagogie Montessori.
La pédagogie Montessori, créée en 1907 par Maria Montessori, est une méthode d'éducation dite ouverte, par rapport aux méthodes dites fermées ou traditionnelles, telle que l'enseignement mutuel. Sa pédagogie repose sur l'observation de l'enfant qui amène l'éducateur à poser les gestes appropriés pour favoriser son apprentissage en fonction des différentes périodes sensibles d'apprentissage qu'il traverse, et non selon des périodes préétablies et modélisées par la psychologie.
Maria Montessori est convaincue que les forces du développement sont incluses dans l'être vivant et que l'œuvre de l'éducation consiste à conserver leur spontanéité, et à éloigner tout ce qui pourrait les affaiblir et les empêcher de s'épanouir.
Il faut que l'enfant édifie lui-même sa personnalité et qu'il développe ses facultés motrices et intellectuelles. C'est pourquoi l'éducateur doit avoir une confiance complète dans les forces de l'enfant, respecter sa liberté d'action et préparer l'ambiance nécessaire et favorable à son développement. L'éducateur doit être capable d'observer les différences de rythme de l'enfant, il doit bien connaître chaque enfant en faisant preuve d'attention et de respect.
Matériel Montessori
D'autres pédagogies existent, comme la pédagogie Freinet, (basée sur l'expression libre des enfants) ou la pédagogie archétypale de CG Jung (1875 – 1961), ou encore la pédagogie basée sur les concepts de socio-constructivisme et de motivation, prenant en compte du champ social dans laquelle l'apprentissage est réalisé. Cette théorie a été développée par Lev Vygotski en s'appuyant sur le constructivisme de Piaget.
Une autre pédagogie, est celle basée sur le concept d'apprentissage par problèmes. Dans l'apprentissage par problèmes (APP) (en anglais problem-based learning), les apprenants, regroupés par équipes, travaillent ensemble à résoudre un problème généralement proposé par l'enseignant.
Enfin, la pédagogie documentaire, celle qui « construit la connaissance par les documents » permet l'autonomie de l'élève, le développement de son esprit critique, et l'acquisition d'une méthode de recherche documentaire.)
Linda Vignac, participante à la troisième journée de l'Université Intégrale le 13 janvier 2009
J'ai toujours pensé que l'acte d'apprendre impliquait l'individu tout entier, ses croyances et ses valeurs autant que ses capacités intellectuelles. Je adhère aussi à l'idée que la complexité est une dimension de l'existence dans toutes ses formes. Je crois que le moment est venu de penser plus loin que le partage et la tolérance entre peuples. Il faut effectivement s'intégrer dans le monde, la planète, et, oui, l'univers. Ce dernier étant par ailleurs la métaphore que Silvia Costanzo et moi avons choisie pour décrire le champs de l'interculturel. Notre livre "Galaxias interculturales. Mundos para armar" (Santillana, Buenos Aires, 2003) est destiné aux formateurs de toute discipline ainsi que des formateurs de formateurs.
Franco-américaine, pédagogue et formatrice de formateurs, je suis spécialiste en Communication et Management Interculturels chez Langues et Entreprises, l'un des leaders dans la formation continue où je travaille avec une équipe de plus de 35 nationalités. Je crée d'outils et de programmes pédagogiques, des supports et des méthodes pour les formations à l'interculturel et je participe à de nombreux séminaires et colloques internationaux.
Marine Goodmorning intervenante à la troisième journée de l'Université Intégrale le 13 Janvier 2008
"Enfant, je prétendais m'appeler Marine Goodmorning et être une chanteuse-voyageuse. Au fil des années, je suis restée Sandra, ai entrepris des études de commerce et ai un peu rangé ce rêve au placard. Il a fallut un accident pour réaliser qu'à trop le remettre à plus tard, il serait peut-être trop tard.Je suis alors partie aux philippines pour suivre des cours d'écriture et travailler dans une prison pour jeunes femmes. Malgré un passé difficile marqué par la délinquance et la prostitution, elles m'ont subjuguée de par leur enthousiasme et leur détermination à s'en sortir. J'ai pensé que pour elles et pour d'autres femmes, témoigner de leur parcours serait bénéfique.De retour en France avec cette idée en tête, j'ai travaillé deux ans en tant que responsable de la communication du festival Solidays. En parallèle, je mettais en place le projet 81 Femmes : un tour du monde en quatorze mois à la rencontre de femmes de 25 ans qui réalisent leurs rêves. Qu'elles soient artistes, sportives de haut niveau, entrepreneuses ou travailleuses sociales, elles ont en commun de se battre pour leurs projets. De prendre le risque d'échouer ou d'accomplir, mais tenter de toutes leurs forces.J'ai écrit des articles dans des magazines féminins, des journaux français, donné des conférences, présenté une exposition afin de transmettre leur envie d'agir. Comment avec de tels enseignements ne pas appliquer ces principes à sa propre vie?De retour au bercail en juin 2007, j'ai décidé à mon tour de faire ce à quoi je me sentais destinée. Créer. Des chansons, un univers. Partager une forme de fantaisie musicale. Redevenir Marine Goodmorning. Depuis septembre, je me produis régulièrement en concert au théâtre La Comedia dans le 11ème arrondissement de Paris. Avec mes quatre musiciens, nous composons une forme de chanson française basée sur le texte, sans pour autant lui sacrifier la musique. Nous sommes actuellement en plein enregistrement du premier album. Rendez-vous le 13 janvier pour en découvrir un extrait live..."
mardi 16 décembre 2008
Florence Priol PARTICIPANTE A LA TROISIEME JOURNÉE DE L'UNIVERSITÉ INTÉGRALE LE 13 JANVIER 2009
vendredi 12 décembre 2008
Introduction à la troisième journée de l'Université Intégrale le13 janvier 2009
Introduction à la troisième journée de l'Université Intégrale le 13 janvier 2009
Michel Saloff Coste 2008/12/12 10:51 PM
Pour cela nous avons fait référence aux trois grands types d'entrées utilisés dans tout travail encyclopédique :
· Nous avons premièrement attiré l'attention sur des concepts et des notions qui nous paraissent structurer l'approche intégrale.
· Deuxièmement, nous avons nommé un certain nombre d'auteurs reconnus pour avoir apporté des éléments essentiels à l'approche intégrale.
· Troisièmement nous avons constitué une liste de lieux emblématiques où l'approche intégrale depuis un siècle s'est développée d'une manière singulière.
Pendant cette première journée nous avons affirmé notre volonté de construire l'Université Intégrale de Paris sur les bases d'une logique de dialogue ouvert, international où tous les courants de l'approche intégrale dans sa diversité épistémologique puissent s'exprimer.
Dans la deuxième journée nous avons focalisé notre attention sur la question centrale de la cohérence entre la pensée et l'action :
Comment intégrer la pensée intégrale ?
Comment intégrer la pensée intégrale dans la vie quotidienne ?
La journée était construite autour de témoignages de personnalités exceptionnelles qui on expliqué comment ils ont découvert l'approche intégrale, comment ils l'ont appliquée et comment ils l'ont développée à travers des actions et création significatives .
Nous ouvrons maintenant la troisième journée.
Cette journée comme les deux précédentes est à part. Cette troisième journée est comme les deux premières : fondatrice de l'université intégrale.
On peut dire que cette journée est la journée fondatrice par excellence car nous allons parler « des fondations des fondations ».
C'est une journée ou la pensée intégrale va réfléchir sur ses propres fondements et ou nous allons nous poser la question de l'enseignement de l'enseignement.
C'est donc une journée intégrale puissance carrée !
Quelles sont les caractéristiques d'un « Bon, Beau, Vrai » enseignement intégral ?
La première caractéristique est justement la capacité de pouvoir « méta analyser » la démarche analytique que l'on met en œuvre et d'être capable de la contextualiser.
Dans ce sens la l'approche intégrale est bien l'enfant de la déconstruction et célébration « post moderne » des discours animistes, traditionnels ou modernes.
La première qualité de la pensée intégrale est donc cette spécificité qui consiste à être capable de penser sa pensée, de connaître sa connaissance et de savoir délimiter le champ spécifique du contexte d'un discours.
C'est parce que la pensée intégrale fonctionne toujours ou second degré, qu'elle peut déjouer les pièges des idéologies scientistes, l'enfermement du traditionalisme religieux et les hypnoses des superstitions magiques.
Cependant en honorant les grandes étapes de l'évolution humaine et en montrant comment chacunes apportent des éléments essentiels à la construction de la culture planétaire, l'approche intégrale permet à chacun de redonner la vie à ses racines en s'ouvrant aux étapes et à la diversité culturelle de toutes les autres civilisations.
Quel est le contexte, quel est le système de référence, quels sont le non-dits sous-jacents d'un discours ?
Quels sont les valeurs qu'une connaissance active ?
Ce qu'on appelle la modernité s'est construit par exemple sur un apriori « instrumental » qui considère que minéraux, végétaux, animaux ne sont que des ressources d'un système économique !
A la fin l'homme n'est lui même qu'une ressource …. ne parlons nous pas de « Directeur des Ressources humaines » ?
Cette vision mécaniste du monde est certainement à l'origine de l'extraordinaire succès de la civilisation moderne. Mais ce succès se transforme en horreur, quand poussé à l'extrême il abouti à la faillite de notre biodiversité, l'explosion planétaire de la misère et l'implosion économique.
La pensée mécanique n'est pas capable de résoudre les problèmes dont elle est à l'origine.
Nous vivons aujourd'hui la fin d'une civilisation d'une culture et d'un mode de pensée. La crise systémique, écologique, sociale et économique que nous traversons appelle une réponse systémique. C'est ce que nous explorerons pendant notre quatrième journée.
Nous ne trouverons des solutions que si nous sommes capable de comprendre le système dans lequel nous vivons d'un point de vue extérieur. Si nous sommes capables d'en comprendre les mécanismes de les démonter et de les remonter de manière pacifique dans le cadre d'un système plus complexe, non plus mécanique mais interactif , systémique et intégral.
Passer de l'ère agraire à l'ère industriel ne s'est pas fait sans heurts, sans difficultés.
Certains pays se sont effondrés et sont retombés dans la barbarie. D'autres se sont figés et ont stagnés comme ébahis devant la rapidité de l'évolution moderne. D'autres cultures sont devenues des pionnières et ont pris le leadership planétaire.
La transition qui nous attend dans les dix ans qui viennent est infiniment plus profonde, complexe et rapide, que toutes les ruptures précédentes.
ll nous faut aujourd'hui repenser notre façon de penser.
La civilisation à construire se déploie sur de nouveaux fondements épistémologiques.
Quel sont ces fondements ?
En quoi ces fondements sont des bases plus porteuses que les anciens fondements de vagues de civilisations précédentes ?
Comment, sous les oripeaux du renouvellement, ne pas réactiver des schémas anciens, nocifs pour le futur ?
Quelques gardes fous :
Etre capable de contextualiser le référentiel d'où l'on parle et de le déconstruire.
Diversifier ses sources d'informations
Citer ses sources
Souligner les idées singulières que l'on apporte
Analyser le transfert et le contre transfert dans les relations d'aide et d'enseignement
Valoriser la dynamique singulière de chacun en étant attentif au particularisme unique de l'autre.