Université Intégrale
3ème Journée
Epistemologie, Pédagogie et Conscience Intégrale
Cela vient du grec <επιστήμη> épistémê - « connaissance », « science » - et <λόγος> logos - « discours ».
En 2 mots l'épistémologie, c'est la science, l'étude critique de la connaissance, depuis ses modes de production, ses fondements, sa dynamique de production. Plusieurs questions en découlent : qu'est ce qu'une connaissance? Comment est-elle produite? Comment est-elle validée? Sur quoi se fonde-t-elle? Comment les connaissances sont-elles organisées? Comment évoluent-elles (et notamment, progressent-elles?)?
Selon la tradition philosophique francophone, c'est une branche de la philosophie des sciences qui « étudie de manière critique la méthode scientifique, les formes logiques et modes d'inférence utilisés en science, de même que les principes, concepts fondamentaux, théories et résultats des diverses sciences, et ce, afin de déterminer leur origine logique, leur valeur et leur portée objective » selon Wikipedia. Dans la tradition philosophique anglo-saxonne et dans le reste de l'europe, l'épistémologie se confond avec la théorie de la connaissance, et ne porte donc pas spécifiquement sur la connaissance scientifique. L'université intégrale, ne traitant donc pas seulement de sujets scientifiques, utilise donc le terme épistemologie en tant que théorie de la connaissance.
Quelle est la vison de l'épistemologie traditionnelle, moderne, intégrale?
On distingue L'épistemologie traditionnelle, c'est celle de l'empirisme, qui base l'étude scientifique sur les faits sensibles comme base de création de la science,
L'épistémologie moderne issue de Kant, qui place le sujet comme base d'étude scientifique, indépendemment de la réalité. Il ouvre ainsi le champ d'étude à des faits non identifiables comme l'âme, Dieu, l'immortalité, la liberté
et enfin l'épistémologie constructiviste, qui place l'étude scientifique comme une dynamique dans laquelle toute connaissance représente un objet d'expérience. Les derniers courants parlent également de l'intersubjectivité, c'est à dire que toute connaissance ne peut être validée que si l'étude peut être reproduite par d'autres personnes.
L'épistémologie intégrale , l'étude de la théorie intégrale de la production des connaissances, ses fondements et sa dynamique est en train de se construire maintenant.
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La pédagogie
La pédagogie du savoir
L'enseignant est celui qui sait, face à des élèves qui ne savent rien. Dans la pédagogie du savoir, il doit y avoir enseignement pour que l'élève apprenne. Jamais l'élève n'est mis en situation de découvrir un savoir par lui-même. Le savoir se définit comme étant de l'abstraction, il est toujours cloisonné dans différentes matières (constituant le Programme). Dans ce cas apprendre est synonyme de mémoriser.
La pédagogie du modèle
L'enseignant est le modèle à suivre. L'élève est guidé par l'enseignant afin de suivre l'idéal. Il est élevé au modèle du maître et doit entrer dans la norme. Le comportement de l'élève est pris en compte et doit se calquer sur celui de l'enseignant. Dans ce cas apprendre est synonyme de copier le modèle.
La pédagogie de l'autorité
Le maître a autorité sur les élèves, c'est le savoir qui lui donne le pouvoir. Il utilise la discipline afin d'écarter toute distraction. Situé sur une estrade le maître se situe face aux élèves et surplombe la classe afin de surveiller. Toute relation affective avec les élèves est inexistante, cependant un certain paternalisme règne. Dans ce cas apprendre est être attentif et retenir.
La pédagogie de l'effort
Dans ce système, le travail est opposé au jeu. Le jeu n'a pas sa place dans la classe et le travail est valorisé. Les tâches proposées aux élèves doivent être ardues et l'élève doit travailler avec sérieux, seul moyen de provoquer la satisfaction du travail accompli. Dans ce cas apprendre est synonyme de travailler.
La pédagogie individualiste
L'élève fait partie d'un groupe classe mais ne travaille que pour lui-même. Aucun échange entre les élèves n'est autorisé, ce qui implique une absence de débat et de communication. Tout est centralisé par l'enseignant, seul face aux élèves. Il n'y a aucune dimension sociale dans les apprentissages.
La pédagogie de la sanction
Le rôle du maître est de recenser les fautes. On élabore des classements pour faire dominer la compétition entre les élèves. Celui qui n'a pas appris est celui qui commet une ou plusieurs fautes. L'erreur n'est pas conçue comme un moyen d'apprendre mais comme une faute de l'élève.)
La pédagogie différenciée part du constat que dans une classe, un professeur doit enseigner à des élèves ou des étudiants ayant des capacités et des modes d'apprentissages très différents. Elle tente de donner une réponse à cette hétérogénéité des classes par des pratiques adaptant à chaque élève les programmes d'études, l'enseignement et le milieu scolaire. Bien souvent, l'enseignant ne va plus être le centre de la classe mais va mettre l'enfant ou l'activité comme intérêt central.
De plus, ces pédagogies ont souvent pour but le développement personnel de l'enfant.
En France, la pédagogie différenciée est utilisée par le Mouvement de l'École Moderne qui est représenté par l'Institut Coopératif de l'École Moderne (ICEM), fondé par Freinet en 1947 et ses groupes départementaux.
La pédagogie active
La pédagogie active a pour objectif de rendre l'apprenant acteur de ses apprentissages, afin qu'il construise ses savoirs à travers des situations de recherche.
La pédagogie active se réfère historiquement à Adolphe Ferrière qui, au début du XXe siècle, a été parmi les premiers à utiliser l'appellation école active dans ses publications. Elle est une des bases du courant d'éducation nouvelle.
Freinet écrivait en 1964 dans ses invariants pédagogiques :
- « La voie normale de l'acquisition n'est nullement l'observation, l'explication et la démonstration, processus essentiel de l'École, mais le tâtonnement expérimental, démarche naturelle et universelle ».
- « Les acquisitions ne se font pas comme l'on croit parfois, par l'étude des règles et des lois, mais par l'expérience. Étudier d'abord ces règles et ces lois, en français, en art, en mathématiques, en sciences, c'est placer la charrue devant les bœufs. »
Des pédagogues comme Freinet ont défendu une pédagogie autre que celle de la transmission.
Un élément important de la pédagogie active est la notion de projet. Dans cette acception, le terme projet désigne
la conception, la prévision d'une démarche selon laquelle l'esprit doit déployer une activité véritable en vue d'une fin précise.
Le projet comporte :
- des difficultés, que l'apprenant doit surmonter ;
- des problèmes qu'il doit résoudre ;
- des contenus qu'il doit comprendre, définir, assimiler, réutiliser ;
- des plans qu'ils doit élaborer, mettre en œuvre.
On passe ainsi d'une séquence traditionnelle
- cours (assimilation de notions) ;
- exercices (mise en application des notions) ;
- contrôle (évaluation)
à une séquence
- confrontation à un problème concret ;
- recherche d'information concernant ce problème (autoformation) ;
- recherche d'une solution au problème,
l'évaluation portant sur la globalité de la démarche, et notamment sur le savoir-être.
Bien sûr l'utilisation de projets pour faire passer des apprentissages à travers la réalisation d'une production concrète correspond tout à fait à cette pédagogie active.
La pédagogie Steiner-Waldorf
La pédagogie Steiner-Waldorf, basée sur les théories éducatives de Rudolf Steiner, est une des applications les plus connues de l'anthroposophie fondée par celui-ci.
Apparue au passage du XIXe au XXe siècle, l'anthroposophie, également appelée science de l'esprit par son fondateur Rudolf Steiner (25 février 1861-30 mars 1925), est une tentative d'étudier, d'éprouver et de décrire des phénomènes spirituels avec la même précision et clarté avec lesquelles la science étudie et décrit le monde physique.
Steiner postule que l'observation et le penser sont les deux piliers de toute connaissance et propose, par une intensification conjointe de l'activité du percevoir et du penser, de faire l'expérience de l'essence du penser, qui est appelé le penser pur. De ce dernier, l'homme doit pouvoir tirer en toute autonomie le motif de ses actions et agir alors librement.
Cette pédagogie est pratiquée dans les écoles Steiner, écoles privées qui comptent environ 1 000 sites dans le monde, majoritairement en Europe et en Amérique du Nord, dont environ 200 sites en Allemagne.
Elles sont aussi connues sous le nom d'écoles Waldorf. Ces écoles cherchent à équilibrer les matières intellectuelles avec les matières artistiques et manuelles en suivant l'évolution de l'enfant.
La pédagogie Montessori
Icône de détailArticle détaillé : pédagogie Montessori.
La pédagogie Montessori, créée en 1907 par Maria Montessori, est une méthode d'éducation dite ouverte, par rapport aux méthodes dites fermées ou traditionnelles, telle que l'enseignement mutuel. Sa pédagogie repose sur l'observation de l'enfant qui amène l'éducateur à poser les gestes appropriés pour favoriser son apprentissage en fonction des différentes périodes sensibles d'apprentissage qu'il traverse, et non selon des périodes préétablies et modélisées par la psychologie.
Maria Montessori est convaincue que les forces du développement sont incluses dans l'être vivant et que l'œuvre de l'éducation consiste à conserver leur spontanéité, et à éloigner tout ce qui pourrait les affaiblir et les empêcher de s'épanouir.
Il faut que l'enfant édifie lui-même sa personnalité et qu'il développe ses facultés motrices et intellectuelles. C'est pourquoi l'éducateur doit avoir une confiance complète dans les forces de l'enfant, respecter sa liberté d'action et préparer l'ambiance nécessaire et favorable à son développement. L'éducateur doit être capable d'observer les différences de rythme de l'enfant, il doit bien connaître chaque enfant en faisant preuve d'attention et de respect.
Matériel Montessori
D'autres pédagogies existent, comme la pédagogie Freinet, (basée sur l'expression libre des enfants) ou la pédagogie archétypale de CG Jung (1875 – 1961), ou encore la pédagogie basée sur les concepts de socio-constructivisme et de motivation, prenant en compte du champ social dans laquelle l'apprentissage est réalisé. Cette théorie a été développée par Lev Vygotski en s'appuyant sur le constructivisme de Piaget.
Une autre pédagogie, est celle basée sur le concept d'apprentissage par problèmes. Dans l'apprentissage par problèmes (APP) (en anglais problem-based learning), les apprenants, regroupés par équipes, travaillent ensemble à résoudre un problème généralement proposé par l'enseignant.
Enfin, la pédagogie documentaire, celle qui « construit la connaissance par les documents » permet l'autonomie de l'élève, le développement de son esprit critique, et l'acquisition d'une méthode de recherche documentaire.)
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