Introduction à la troisième journée de l'Université Intégrale le 13 janvier 2009
Michel Saloff Coste 2008/12/12 10:51 PM
Pour cela nous avons fait référence aux trois grands types d'entrées utilisés dans tout travail encyclopédique :
· Nous avons premièrement attiré l'attention sur des concepts et des notions qui nous paraissent structurer l'approche intégrale.
· Deuxièmement, nous avons nommé un certain nombre d'auteurs reconnus pour avoir apporté des éléments essentiels à l'approche intégrale.
· Troisièmement nous avons constitué une liste de lieux emblématiques où l'approche intégrale depuis un siècle s'est développée d'une manière singulière.
Pendant cette première journée nous avons affirmé notre volonté de construire l'Université Intégrale de Paris sur les bases d'une logique de dialogue ouvert, international où tous les courants de l'approche intégrale dans sa diversité épistémologique puissent s'exprimer.
Dans la deuxième journée nous avons focalisé notre attention sur la question centrale de la cohérence entre la pensée et l'action :
Comment intégrer la pensée intégrale ?
Comment intégrer la pensée intégrale dans la vie quotidienne ?
La journée était construite autour de témoignages de personnalités exceptionnelles qui on expliqué comment ils ont découvert l'approche intégrale, comment ils l'ont appliquée et comment ils l'ont développée à travers des actions et création significatives .
Nous ouvrons maintenant la troisième journée.
Cette journée comme les deux précédentes est à part. Cette troisième journée est comme les deux premières : fondatrice de l'université intégrale.
On peut dire que cette journée est la journée fondatrice par excellence car nous allons parler « des fondations des fondations ».
C'est une journée ou la pensée intégrale va réfléchir sur ses propres fondements et ou nous allons nous poser la question de l'enseignement de l'enseignement.
C'est donc une journée intégrale puissance carrée !
Quelles sont les caractéristiques d'un « Bon, Beau, Vrai » enseignement intégral ?
La première caractéristique est justement la capacité de pouvoir « méta analyser » la démarche analytique que l'on met en œuvre et d'être capable de la contextualiser.
Dans ce sens la l'approche intégrale est bien l'enfant de la déconstruction et célébration « post moderne » des discours animistes, traditionnels ou modernes.
La première qualité de la pensée intégrale est donc cette spécificité qui consiste à être capable de penser sa pensée, de connaître sa connaissance et de savoir délimiter le champ spécifique du contexte d'un discours.
C'est parce que la pensée intégrale fonctionne toujours ou second degré, qu'elle peut déjouer les pièges des idéologies scientistes, l'enfermement du traditionalisme religieux et les hypnoses des superstitions magiques.
Cependant en honorant les grandes étapes de l'évolution humaine et en montrant comment chacunes apportent des éléments essentiels à la construction de la culture planétaire, l'approche intégrale permet à chacun de redonner la vie à ses racines en s'ouvrant aux étapes et à la diversité culturelle de toutes les autres civilisations.
Quel est le contexte, quel est le système de référence, quels sont le non-dits sous-jacents d'un discours ?
Quels sont les valeurs qu'une connaissance active ?
Ce qu'on appelle la modernité s'est construit par exemple sur un apriori « instrumental » qui considère que minéraux, végétaux, animaux ne sont que des ressources d'un système économique !
A la fin l'homme n'est lui même qu'une ressource …. ne parlons nous pas de « Directeur des Ressources humaines » ?
Cette vision mécaniste du monde est certainement à l'origine de l'extraordinaire succès de la civilisation moderne. Mais ce succès se transforme en horreur, quand poussé à l'extrême il abouti à la faillite de notre biodiversité, l'explosion planétaire de la misère et l'implosion économique.
La pensée mécanique n'est pas capable de résoudre les problèmes dont elle est à l'origine.
Nous vivons aujourd'hui la fin d'une civilisation d'une culture et d'un mode de pensée. La crise systémique, écologique, sociale et économique que nous traversons appelle une réponse systémique. C'est ce que nous explorerons pendant notre quatrième journée.
Nous ne trouverons des solutions que si nous sommes capable de comprendre le système dans lequel nous vivons d'un point de vue extérieur. Si nous sommes capables d'en comprendre les mécanismes de les démonter et de les remonter de manière pacifique dans le cadre d'un système plus complexe, non plus mécanique mais interactif , systémique et intégral.
Passer de l'ère agraire à l'ère industriel ne s'est pas fait sans heurts, sans difficultés.
Certains pays se sont effondrés et sont retombés dans la barbarie. D'autres se sont figés et ont stagnés comme ébahis devant la rapidité de l'évolution moderne. D'autres cultures sont devenues des pionnières et ont pris le leadership planétaire.
La transition qui nous attend dans les dix ans qui viennent est infiniment plus profonde, complexe et rapide, que toutes les ruptures précédentes.
ll nous faut aujourd'hui repenser notre façon de penser.
La civilisation à construire se déploie sur de nouveaux fondements épistémologiques.
Quel sont ces fondements ?
En quoi ces fondements sont des bases plus porteuses que les anciens fondements de vagues de civilisations précédentes ?
Comment, sous les oripeaux du renouvellement, ne pas réactiver des schémas anciens, nocifs pour le futur ?
Quelques gardes fous :
Etre capable de contextualiser le référentiel d'où l'on parle et de le déconstruire.
Diversifier ses sources d'informations
Citer ses sources
Souligner les idées singulières que l'on apporte
Analyser le transfert et le contre transfert dans les relations d'aide et d'enseignement
Valoriser la dynamique singulière de chacun en étant attentif au particularisme unique de l'autre.
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