samedi 21 mai 2011

Fwd: L'Allemagne ne passe pas son test- Infos - GNY / tdg.ch -SFEN VdL



 

L'Allemagne ne passe pas son test
SÛRETÉ DES CENTRALES | Alors que l'Europe chipote sur les tests des sites nucléaires, l'Allemagne a déjà fait son devoir. Le bilan ne rassure pas
Tribune de Genève (
http://www.tdg.ch/node/340764)

Berlin le 19.05.2011

Quels critères doivent être retenus pour déterminer si une centrale nucléaire est sûre ou non? Sur cette question, liée à des tests auxquels doit se soumettre l'ensemble du parc européen de centrales (143 sites) selon la volonté de la Commission à l'énergie de l'UE, les Etats européens n'arrivent pas à se mettre d'accord. Hier, une réunion qui doit s'étendre sur deux jours a débuté à Prague pour tenter d'aplanir les divergences. Tandis qu'on se chamaille notamment quant à savoir s'il faut intégrer le risque terroriste dans ces tests, certains Etats ont pris les devants. En Allemagne, des «stress tests», comme on les appelle, ont rendu leur verdict cette semaine déjà. Réclamés par Angela Merkel au lendemain du drame de Fukushima, ils se révèlent tout sauf rassurants.

Si un avion s'écrasait sur une centrale nucléaire allemande, aucun des dix-sept établissements en fonction «ne résisterait à la catégorie 3, celle des gros-porteurs», a reconnu mardi le ministre de l'Environnement, le démocrate-chrétien Norbert Röttgen. Les centrales les plus fragiles et les plus anciennes seraient même menacées par la chute d'un avion léger.

Même les centrales qui se croyaient «à l'abri» sont menacées. Dont celle de Gundremmingen, dans la région d'Augsburg, pourtant réputée pour être la centrale allemande la plus performante. Sa construction avait d'ailleurs pris en compte le danger aérien.

L'épaisseur de 1,8 mètre des parois de béton et d'acier des salles des réacteurs comme celle des conteneurs de sécurité avaient été calculées pour tenir le choc. «Je ne sais pas ce que veulent dire les experts par catégorie 3», commente Manfred Lang, porte-parole de RWE à Essen.

Raimund Kamm, écologiste et président de l'association Ensemble contre les sites provisoires de déchets nucléaires, n'est guère étonné. Des tests de sécurité avaient déjà été entrepris au lendemain des attentats du 11 Septembre à New York, selon lui, et l'on savait que Gundremmingen ne résisterait pas. Un attentat terroriste serait, «plus à redouter encore» qu'un hypothétique détournement d'avion qui se terminerait sur une centrale, confie-t-il au quotidien régional Augsbürger Zeitung.

Autant de risques qui ne font pas partie évidemment des risques «naturels» du nucléaire si l'on peut dire. Reste le «risque résiduel», celui qui provoque la catastrophe inattendue, dans un enchaînement d'événements imprévisibles, à l'instar de Fukushima.

Angela Merkel expliquait elle-même cette semaine dans l'hebdomadaire Die Zeit, que le risque «résiduel» n'est plus une simple théorie aujourd'hui. Un enchaînement d'événements conduisant à la catastrophe est aussi possible en Allemagne, reconnaît-elle. Un aveu qui pèsera vraisemblablement dans la décision que prendra le gouvernement le 8 juin pour fixer une date définitive d'arrêt des centrales.

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“ Crise mondiale: en route pour le monde d’après”


                                                                                     Conférence- débat  
                                                                           animée par Franck Biancheri
                                                     sur " Crise mondiale: en route pour le monde d'après"
 
                                                                                        Le mardi 21 juin 2011 à partir de  18h45/19h
                                                                  À l'IGS, 1 rue Jacques Bingen, 75017 Paris (métro Malesherbes ou Villiers)

                                                                                       Cette conférence est ouverte à vos ami(e)s et relations
                                           La  participation aux frais est de 10 euros par personne (gratuit pour les  conjoint(e)s  et les  membres de  soutien ou bienfaiteurs)

Réponse à retourner par courriel à jacques.flat@wanadoo.fr (avec règlement sur place) ou par  courrier à  Bossard Alumni, 48 av. Charles Floquet, 75007 Paris (accompagnée d'un  chèque le cas échéant).
 
                                                                                                               ----------------------------------------------------------------------------
La crise financière et économique que connaît la planète depuis deux ans marque la fin de l'ordre mondial établi après 1945. En 1989, le  «pilier soviétique » s'est effondré et nous assistons actuellement à la décomposition accélérée du « pilier occidental », avec les États-Unis au cœur du processus de désintégration.
 
Après deux décennies passées à vivre dans le mythe d'une « histoire finie » dans laquelle notre camp occidental se serait imposé universellement, il nous est presque impossible d'imaginer « un monde d'après » dans lequel les évolutions du jour ne seraient pas déterminées à Washington ou Wall Street, dans lequel l'Anglo-américain ne serait pas nécessairement synonyme de modernité et dans lequel le Dollar ne serait plus roi.
 
Comme dans l'Europe de l'Est d'avant 1989, ni nos médias, ni nos élites ne sont actuellement capables de nous aider à « imaginer l'inimaginable », trop occupés qu'ils sont à tenter de nous faire « oublier l'inoubliable », à savoir, les effets socio-économiques dévastateurs de la crise à travers toute la planète.
 
Comment combler ce manque d'anticipation de nos dirigeants et de nos élites en proposant une vision concrète de l'avenir de la France, de l'Europe et du monde à l'horizon 2020 ?
 
Quels conflits ce monde d'après la crise peut-il générer ? Comment se préparer aux bouleversements économiques et monétaires des toutes prochaines années ? Comment pourrons-nous et devrons-nous y faire face en tant que Français et Européens ? Comment vont interagir les puissances émergentes, Brésil, Inde, Russie et bien sûr Chine en tête ? Avec quelles difficultés ces pays vont-ils gérer leur ascension ? Comment nos enfants peuvent-ils se positionner pour préparer ce monde d'après, en tant que citoyens et en tant que professionnels ?
 
Voici quelques-unes des questions auxquelles Franck Biancheri tente d'apporter des réponses en offrant des pistes de réflexion et d'action pour l'individu comme pour le collectif.  Car cette crise n'est pas seulement la fin du « monde d'avant », c'est également, une formidable occasion de reconstruire un « monde d'après », à condition, toutefois, de ne pas se tromper sur les dangers, les défis et les opportunités qui nous attendent.
 
Franck Biancheri
 
Franck Biancheri, né en 1961, est le directeur des études du Laboratoire Européen d'Anticipation Politique (LEAP), qui des Février 2006 avait correctement prévu la « crise systémique globale » et qui, depuis cette date, anticipe son évolution via le Global Europe Anticipation Bulletin (GEAB), dont les communiqués publics mensuels traduits dans plus de soixante-dix langues sont lus par plus de dix millions de lecteurs dans le monde. Il estpar ailleurs l'un des pères du programme Erasmus. Au cours des vingt dernières années, ses activités l'ont conduit à apporter son expertise à de nombreux gouvernements et institutions de l'Union européenne ainsi qu'aux Etats-Unis, dans le monde musulman, en Amérique latine et en Asie. Il est également le président de Newropeans.
 
                                                                            

Fwd: SFEN VdL - Le débat nucléaire en France : la SFEN réagit par ce document adressé aux médias


Bonjour,

 

L'accident de Fukushima a relancé le débat nucléaire en France.

Chacun est amené à donner son avis, et c'est légitime.

Certains mouvements, associations, partis politiques  multiplient les réunions appelant à la « sortie du nucléaire ».

Les  analyses présentées lors de ces manifestations tracent du nucléaire un portrait peu ou mal informé et souvent   caricatural.  Nous y réagissons dans le court document ci-dessous.

 

En versant ce document au débat, nous sommes à la disposition des journalistes pour toute précision, déclaration, interview, débat contradictoire...Dans tous les cas nous espérons que les informations et réflexions présentées ici retiendront leur attention.  

 

Avec nos cordiales salutations,

 

Francis Sorin

Directeur du Pôle Information de la SFEN – www.sfen.org

01 53 58 32 64 ;;  06 76 09 91 50

 

 

 

 

 

Le débat nucléaire en France :

quelques données et commentaires

 

Un point de vue de la Société Française d'Energie Nucléaire (SFEN)

 

20 mai 2011

 

L'accident de la centrale de Fukushima-Daiichi a relancé le débat sur le nucléaire et la politique énergétique. Certaines analyses développées à cette occasion nous paraissent infondées ou caricaturales, qu'elles concernent les avantages stratégiques et économiques du nucléaire, sa sûreté, son impact environnemental, la gestion de ses déchets etc…Nous présentons ici brièvement, en réponse,  quelques données et constats  chiffrés, assortis de commentaires,  dont la prise en compte nous paraît utile au bon déroulement d'un  débat pluraliste. .    

 

1- …Et d'abord, raisonner global : le nucléaire répond aux deux grands problèmes – énergétique et climatique – que le monde doit affronter.

 

*L'accident de Fukushima-Daiichi n'a pas fait disparaître comme par enchantement les raisons qui militent pour un développement renforcé du nucléaire sur le plan mondial.

De 6,5 milliards d'individus aujourd'hui, la population de la planète va passer à 9 milliards en 2050. Cela va entraîner une très forte hausse de la demande énergétique ; d'abord, bien sûr, pour accompagner la croissance démographique et aussi pour améliorer l'accès à l'énergie des populations les plus défavorisées.

 

 *Environ 4 milliards de personnes vivent aujourd'hui dans l'inconfort ou la précarité énergétique ; 1,5 milliard n'ont même pas encore accès à l'électricité ! Cela veut dire que même si nous ( = pays riches =1 milliard d'individus au total)  réussissons à diminuer fortement notre consommation d'énergie, le monde devra de toute façon en produire beaucoup plus dans les prochaines décennies –et notamment sous forme d'électricité.

 

*Or, notre principale source d'énergie, les combustibles fossiles (= pétrole, charbon, gaz,  85% de l'énergie mondiale) est en voie de raréfaction accélérée. Dans ces conditions, l'apport du nucléaire, capable de produire en continu des quantités massives d'électricité, se révèle précieux pour contribuer à satisfaire les besoins mondiaux. Il serait irresponsable d'y renoncer alors que nul ne peut dire ce que sera la situation énergétique de la planète dans 20, 30,50 ans. 

 

*Plus le nucléaire  sera développé (dans les pays ayant les capacités de le faire) moins la ponction sera forte sur les réserves de combustibles fossiles, lesquels sont indispensables au décollage économique des pays pauvres.  Au-delà de la garantie d'approvisionnement qu'il représente, le nucléaire apparaît comme un facteur de détente de la contrainte énergétique mondiale et comme un élément de régulation des prix  des matières premières énergétiques.

 

*Le nucléaire qui, contrairement aux combustibles fossiles, n'émet pas de CO2, répond par ailleurs au grand problème environnemental auquel l'humanité est confrontée : le réchauffement climatique.

 

2- L'efficacité du nucléaire contre le réchauffement climatique

 

*Sur plus  de 30 milliards de tonnes de CO2 que les activités humaines liées à l'énergie rejettent chaque année, il faudrait en « économiser » la moitié, soit environ 15 milliards, pour empêcher que le dérèglement du climat ne prenne des proportions dramatiques. S'il est raisonnablement développé dans les 20 années  à venir (doublement ou plus de ses capacités actuelles) le nucléaire pourrait en économiser de 5 à 6 milliards. Ce n'est pas toute la solution au problème  mais ce serait déjà un grand pas vers le souhaitable ! (Aujourd'hui, le nucléaire, se substituant aux  centrales à combustibles fossiles, permet d'éviter le rejet à l'atmosphère d'environ 2,3 milliards de tonnes de CO2 par an). 

 

*Malgré les actions engagées (suites du Protocole de Kyoto, taxe carbone...)  l'augmentation des rejets de CO2 atteint aujourd'hui des proportions alarmantes. Au lieu de diminuer vers les 15 milliards de tonnes souhaitables la tendance est  à l'augmentation vers les 40 milliards de tonnes de rejets annuels. Pour freiner voire inverser cette tendance, la contribution du nucléaire peut être déterminante. S'en priver, alors que le monde est sur la mauvaise pente de l'aggravation de l'effet de serre,  serait une erreur écologique majeure.

 

*Les scénarios de prospective énergétique des grands organismes internationaux (Agence Internationale de l'Energie, Conseil Mondial de l'Energie) le confirment : c'est dans l'hypothèse où le nucléaire est le plus fortement développé (parallèlement aux énergies renouvelables) que le réchauffement climatique est le mieux maîtrisé. Le nucléaire n'est pas toute la solution contre le réchauffement climatique mais sans lui la solution n'apparaît pas. 

 

 

3 - Le triptyque efficace :

sobriété énergétique + énergies renouvelables + nucléaire

 

*Les scénarios écartant le nucléaire du futur mix énergétique mondial tablent sur un très haut niveau de sobriété énergétique et un développement exponentiel des énergies renouvelables pour boucler le bilan planétaire. Au vu des réalités techniques, économiques et sociales du monde contemporain, ces hypothèses apparaissent tout à fait irréalistes et risquent de demeurer des vœux pieux.  L'avenir énergétique et climatique de la planète ne doit pas  reposer sur ce qui pourrait bien se révéler comme des paris illusoires

 

*Comme le montrent les études élaborées par les organismes internationaux, faire face au défi énergétique et préserver le climat c'est mettre en œuvre trois démarches complémentaires : économiser l'énergie, développer les renouvelables, développer le nucléaire. Si l'on écarte un des termes du triptyque, le système n'est plus à la hauteur des enjeux.

 

*C'est pourquoi il est absurde d'entretenir la guerre des énergies et d'opposer énergies renouvelables et nucléaire. Ce n'est pas en termes de substitution mais d'addition qu'il faut raisonner. Car vu la situation mondiale c'est seule l'addition renouvelables + nucléaire qui  peut permettre d'opérer à une échelle suffisante la seule substitution qui vaille : celle des énergies fossiles par les énergies non émettrices de CO2.

 

*Si nous voulons transmettre à nos enfants un monde à peu près vivable, le véritable défi est de sortir du « tout–fossile ». Agir efficacement en ce sens suppose que le nucléaire tienne toute sa place dans le bouquet énergétique de demain.

 

 

4 - Les réserves d'uranium : pour des siècles ou des millénaires...

 

*Les ressources mondiales en uranium sont suffisamment abondantes pour permettre un développement durable du nucléaire s'évaluant en siècles. Ceux qui annoncent un épuisement prochain des réserves d'uranium n'ont manifestement pas pris la peine de s'informer sur la question !

 

*Les ressources identifiées sont de 6,3 millions de tonnes ( in : Uranium 2009, ressources, production, demande, par l'OCDE- AEN et l'AIEA). Cela représente une durabilité de plus de 100 ans au rythme actuel de consommation du parc nucléaire mondial.

 

*Il faut ajouter à ce chiffre les ressources non encore identifiées mais dont les prospections  démontrent l'existence et dont la mise à jour ne fait guère de doute : elles sont évaluées à 10,3 millions de tonnes. Le total de ces deux catégories de ressources, soit 16,6 millions de tonnes d'uranium,  peut assurer une durée de fonctionnement du parc nucléaire mondial de l'ordre de 250 ans.

 

*Utilisées dans les réacteurs de 4ème génération - réacteurs surgénérateurs à neutrons rapides qui auront un rendement environ 60 fois plus élevé que les réacteurs actuels de 2ème et 3ème génération -  les ressources mondiales d'uranium aujourd'hui identifiées pourront alimenter le parc nucléaire mondial pendant des millénaires.

 

5 - Sûreté : le nucléaire a un meilleur bilan que les autres grandes sources de production d'électricité.

 

*Aucune des grandes sources électrogènes (charbon, pétrole, gaz, hydraulique, nucléaire) ne  peut se prévaloir du risque « ZERO ». Elles doivent donc être évaluées comparativement à travers une question fondamentale que toute communauté humaine est amenée à  se poser : pour parvenir au même objectif, en l'occurrence l'obtention d'électricité,  quelle est l'énergie la moins pénalisante pour la vie et l'intégrité physique des individus ? Le bilan mondial établi au bout de 50  ans d'exploitation de ces énergies montre sans équivoque qu'il s'agit du nucléaire.

 

*Ce constat est illustré, entre autres, par l'étude de l'Académie française de Médecine « Evaluer les risques pour la santé des choix énergétiques », Recommandation du 1 /7/2003) établissant que  de tous les grands moyens de production d'électricité c'est le nucléaire qui a « le plus faible impact sur la santé par kilowattheure produit ». Bien d'autres études corroborent cette conclusion (1). Elles tiennent compte, précisons-le, de l'accident de Tchernobyl (de l'ordre de 4000 morts estimés et de très nombreuses maladies induites). La prise en compte de  l'accident de Fukushima-Daiichi ne changera pas le résultat des comparaisons.  

 

*Sans entrer dans le détail des statistiques, on relève que les accidents dus à l'exploitation des énergies fossiles et à l'hydraulique coûtent chaque année entre 12 000 et 15 000 morts parmi les travailleurs et les personnes du public (hors maladies et hors  accidents de la circulation). Rien de tel avec le nucléaire dont les dommages s'établissent à un niveau très inférieur, avec un nombre d'accidents mortels limité à quelques personnes pour ce qui concerne les réacteurs de technologie occidentale – et avec des détriments sanitaires relativement limités touchant les mineurs d'uranium. -  Voir références en note (1)

 

*Cette moindre « dangerosité »  du nucléaire par rapport aux énergies traditionnelles tient à deux raisons essentielles :

-Le nucléaire manipule et transporte des matières, certes potentiellement dangereuses mais  de volumes infiniment plus réduits que les énergies fossiles : là où sont requises, par exemple, des millions de tonnes de charbon ou de pétrole, le nucléaire,  pour une production d'électricité égale,  n'a besoin que de quelques centaines  de kilos d'uranium. Cette énorme différence d'échelle réduit considérablement l'ampleur des opérations à effectuer et  permet une meilleure maîtrise des risques aux différentes étapes de la filière.

- Le risque nucléaire se manifeste quasi-exclusivement par l'exposition aux rayonnements (même s'il ne faut pas exclure des risques de réaction explosive susceptible de faire des victimes directes dans certains laboratoires ou usines  – mais ce cas de figure est  rarissime). L'organisation de la  protection contre cette radioactivité  est, dans la plupart des cas,  plus efficacement gérable et mieux maîtrisable que les dangers multiples inhérents aux énergies classiques. Ces dangers sont diversifiés, renvoyant principalement à quatre types d'accidents pouvant être particulièrement dommageables : coups de grisou, explosions, incendies, ruptures de barrages. Les dommages entraînés par ces énergies sont d'autant plus lourds que les quantités de matières extraites, manipulées et transportées sont énormes et impliquent un très grand nombre de personnes et une très grande multiplicité d'opérations.  

 

*Compte tenu de ces réalités techniques, et sans méconnaitre les risques liés au nucléaire – la SFEN n'a jamais écarté la possibilité d'accidents graves intervenant sur les installations – on ne peut que juger outrancières et malvenues  les proclamations désignant le nucléaire comme une énergie à part, présentant un risque « inassumable », un péril « inacceptable et incalculable » par rapport aux   dangers que font courir les  autres énergies. Certes un grave accident nucléaire peut contraindre à l'évacuation de milliers de personnes de zones radioactivement polluées. Mais ces cas sont extrêmement rares et...il ne faut pas perdre de vue le bilan final en termes de santé et de sécurité des individus. 

 

*En fait, l'électronucléaire a fait moins de morts en cinquante années d'exploitation que les autres grandes sources électrogènes n'en font en une seule année, au vu des moyennes statistiques. A la lumière de ce constat, on peut dire que le développement mondial du nucléaire, se substituant partiellement, durant les cinquante années écoulées, aux énergies fossiles, a constitué un réel progrès pour la sécurité et la santé des individus.

 

6 - On sait quoi faire des déchets nucléaires...

 

*L'idée selon laquelle « on ne sait pas quoi faire » des déchets radioactifs est complètement fausse. En France tous les types de déchets sont gérés selon des méthodes et des procédures précisément définies tenant compte de leurs caractéristiques particulières. Les deux tiers des déchets proviennent du programme électronucléaire. Le tiers restant provient du secteur médical, de la recherche, de l'industrie, de la Défense nationale.

 

*Que les déchets soient stockés définitivement ou entreposés provisoirement, le principe technique qui commande à leur gestion est le même : il consiste à les confiner sous forme stable dans des structures étanches. Gérés de longue date, en France, selon ces techniques, les déchets nucléaires n'entrainent aucune nuisance significative pour les personnes ou pour l'environnement.

 

*Plus de 90% des déchets ( moyenne, faible, très faible activité à vie courte) suivent des filières aboutissant à des stockages définitifs dans trois centre dédiés : La Manche, Soulaines, Morvilliers. Pour les déchets à vie longue, deux centres  sont prévus : stockage en sub-surface pour les déchets de faible activité ; stockage en couche géologique profonde pour les déchets de moyenne et haute activité (stockage réversible). Selon la loi, ce stockage devrait entrer en service en 2025.

 

*Les déchets de haute activité (= les cendres de combustion de l'uranium) ont un volume très réduit : moins de 3000 m3 à l'heure actuelle (totalité produite depuis les débuts du programme nucléaire français) soit un pavillon de deux étages. Mis sous forme de blocs vitrifiés  dans des conteneurs en acier, ils sont appelés à être stockés dans des « alvéoles » ou casemates aménagées à l'intérieur d'une couche géologique stable et imperméable à 400 ou 500 mètres de profondeur. Un consensus international existe pour établir que ce stockage géologique permettra d'isoler les déchets de la biosphère le temps que leur radioactivité ait diminué à un niveau négligeable. Tous les scénarios, y compris les hypothèses les plus pessimistes montrent qu'un tel stockage offre la garantie très solide que ces déchets n'occasionneront à nos descendants aucune nuisance inacceptable.

 

7 - Indépendance nationale et importation d'uranium.

 

*Pas de gaz, pas de pétrole, pas de charbon. C'est pour pallier ce manque de ressources énergétiques sur son territoire  que la France a décidé, dans les années 1970, de recourir au nucléaire pour produire son électricité. Grâce à cette énergie, le pays est devenu capable de produire son courant électrique par ses propres moyens sans dépendre des contraintes extérieures.

*Dans un contexte mondial marqué par la raréfaction et le renchérissement des combustibles fossiles, le nucléaire constitue ainsi pour la France un atout stratégique majeur. Il la met à l'abri des « chocs de prix », des turbulences, des crises, des embargos pouvant affecter les marchés internationaux de l'énergie et lui assure l'indépendance  dans ce secteur essentiel qui est celui de la production d'électricité.

 

*On entend parfois contester cette idée d'indépendance au motif que l'uranium alimentant nos centrales nucléaires est importé. En fait, par l'intermédiaire d'Areva,  la France a acquis des droits de propriété sur de très importantes réserves d'uranium en Amérique, en Afrique, en Asie. Areva est aujourd'hui le premier producteur mondial d'uranium, gérant et opérant sur ces trois continents  un portefeuille de réserves acquises de l'ordre de 225 000 tonnes, ce qui représente trente cinq années  de consommation du parc électronucléaire national dans sa configuration actuelle. Il faut ajouter à ce capital librement disponible les stocks d'uranium constitués sur notre territoire, équivalant à trois  années de consommation. Et il faut  évoquer  les importantes réserves d'uranium appauvri et de plutonium récupérées lors des opérations d'enrichissement et de retraitement. Il s'agit là d'un gisement d'énergie considérable susceptible de pourvoir bien au-delà de ce siècle aux besoins en électricité du pays (2).

 

*Cette situation assure à la France une complète maitrise de la ressource uranium et de l'approvisionnement en combustible de ses centrales nucléaires. Et cela en toute autonomie et sur le très long terme. On peut donc légitimement parler d'indépendance de la France  - garantie par le nucléaire – dans le domaine de la production d'électricité.

 

8 - Une bonne affaire économique pour la France.

 

*Outre cette indépendance, le nucléaire s'est révélé être une très bonne affaire économique pour la France. Et d'abord lorsque l'on parle économie, un premier élément essentiel est à considérer qui est d'une portée majeure (et qui est passé trop souvent sous silence) : le nucléaire permet à la France de faire des économies considérables sur ses dépenses  extérieures. Si la France ne disposait pas d'un programme nucléaire et si elle devait en conséquence acheter à l'étranger le combustible – en l'occurrence le gaz – nécessaire à la production de 80% de son électricité, il lui en coûterait dans les conditions actuelles du marché entre 20 et 25 milliards d'Euros chaque année. Et l'on peut imaginer le montant encore plus astronomique de la facture dans le cas – fort probable -  d'un renchérissement du gaz dans le futur. C'est donc à une véritable ponction – annuellement récurrente- de sa richesse nationale que la France échappe grâce au nucléaire (3). C'est là le fait essentiel à considérer lorsque l'on veut évaluer les conséquences du nucléaire sur l'économie du pays (et il faut espérer que ceux qui font le procès de l'économie  nucléaire en France voudront bien introduire enfin ce paramètre capital dans leur raisonnement). Conséquence directe à souligner : sans le nucléaire, la balance commerciale de la France, qui connait depuis des années de lourds déficits, serait dans une situation difficilement supportable illustrant un appauvrissement du pays. 

 

*Au lieu de cela, la France est devenue  le premier exportateur mondial d'équipements et services nucléaires, pour un chiffre d'affaires de l'ordre de 6 milliards d'euros en moyenne annuelle. Ces exportations sont un des postes bénéficiaires les plus importants de notre balance commerciale  et soutiennent, à l'intérieur de nos frontières, plusieurs milliers d'emplois.

 

*Pour le consommateur d'électricité en France, le nucléaire se révèle également une  bonne affaire ! Le coût de production très compétitif du kWh nucléaire ( inférieur de 5% à 25% à celui des kWh charbon et gaz) permet de faire bénéficier les consommateurs d'une électricité particulièrement bon marché, avec des tarifs inférieurs d'environ 35% à ceux de la moyenne européenne. En 2009, par exemple, le prix du kWh facturé aux particuliers était de 11,4 centimes d'Euros en France contre 17,6 en Espagne, 22,3 en Allemagne, 24,6 au Danemark, 25,2 en Italie...(source Eurostat). Les mêmes écarts se retrouvent pour les tarifs aux entreprises.

 

*Soulignons que contrairement à ce que certains affirment, le coût du kWh intègre la totalité des opérations liées à la filière nucléaire. Et notamment, à l'amont une grande partie des dépenses de     Ret D (au titre du secteur civil) comptée pour environ 10% du coût de revient du kWh et à l'aval les provisions et frais liés au traitement des combustibles usés, au stockage des déchets et au démantèlement futur des installations, comptés pour environ 20% du coût du kWh(source OPECST).

 

*Le démantèlement des centrales et autres installations n'est pas laissé à la charge des générations futures, contrairement à une idée trop répandue. Des provisions sont constituées  chaque année par EDF, le CEA et AREVA pour faire face à ces charges futures. Cela veut dire qu'en réglant aujourd'hui notre facture d'électricité, nous payons le démantèlement futur des centrales, usines et autres installations nucléaires, ainsi que la gestion des déchets correspondants.  Nous ne laisserons ainsi aucune « ardoise » à nos successeurs. Les provisions constituées à ce jour par EDF se montent à 30 milliards d'euros, progressivement sécurisées (comme le demande la loi sur les déchets du 28 juin 2006)  sous forme d'actifs dédiés ayant atteint 15 milliards d'euros en 2010. Les sommes provisionnées par le CEA et AREVA se montent à près de 10 milliards d'euros. Ces provisions sont réévaluées d'année en année à un rythme jugé adapté par les pouvoirs publics et l'OPECST.  

 

*La compétitivité économique du nucléaire n'est pas le fruit de subventions déguisées puisées en catimini dans la poche du contribuable. Les aides de l'Etat à EDF ont été stoppées en 1982 et l'entreprise se finance hors de toute aide étatique en vendant son électricité. L'industrie nucléaire s'auto-finance depuis trente ans et rapporte à la collectivité publique et donc  aux contribuables (sous forme d'impôts sur les bénéfices et de taxes locales sur les équipements) bien plus qu'elle ne leur coûte.

*Sur fond de turbulences énergétiques et climatiques affectant les marchés des combustibles fossiles, il est vraisemblable que la compétitivité du nucléaire va se trouver sensiblement renforcée et dûment établie sur la scène mondiale, ce dont la France ne pourra que bénéficier.

 

9 - Sortir du nucléaire = un triple recul

 

Les scénarios de sortie du nucléaire sont fondés sur des hypothèses d'économies d'énergie et de développement des énergies renouvelables qui nous paraissent tout à fait irréalistes. Ils entraineraient inévitablement, pour les prochaines décennies, un recours plus ou moins massif au gaz, ce qui parait inacceptable à un moment où tout est mis en œuvre pour restreindre les émissions de CO2.

 

*Recul stratégique. En sortant du nucléaire la France perdrait l'indépendance que lui assure cette énergie et deviendrait tributaire du marché international du gaz, dominé et régulé par les trois premiers producteurs mondiaux que sont la Russie, l'Iran et le Qatar. Une telle situation de dépendance serait un défi au bon sens puisque notre pays devrait ainsi appuyer une large part de son approvisionnement en électricité sur une matière première en voie de raréfaction, dont les prix seront  de toute évidence orientés à la hausse et dont la disponibilité sera de moins en moins garantie, sur des marchés en turbulence !

 

*Recul économique.  Les Français devraient payer leur électricité beaucoup plus cher. Il faudrait régler chaque année une facture gazière de plusieurs milliards  d'Euros, cette ponction sur la richesse nationale s'assimilant par ailleurs à une véritable délocalisation de nos capacités économiques. Le pays perdrait le bénéfice de la compétitivité du nucléaire et devrait assurer son approvisionnement en kWh avec des énergies aux coûts nettement plus élevés . Dans le même temps, le pays se verrait privé des quelque 6 milliards d'Euros de recettes que lui rapportent chaque année ses exportations d'équipemments et d'électricité nucléaires.

 

*Recul environnemental. Enfin, après avoir réussi à mettre en place un parc électrique ne générant pratiquement aucun gaz à effet de serre, la France en viendrait à lui substituer un système déversant chaque année dans l'atmosphère des millions de tonnes de CO2, aggravant le réchauffement climatique !

 

On ne voit pas ce que la France aurait à gagner à sortir du nucléaire mais on voit fort bien tout ce qu'elle aurait à y perdre !

 

 

 

La SFEN,  Pôle Information,  mai 2011

5, rue des Morillons – 75015 Paris  - www.sfen.org

Contact presse : Francis Sorin – 01 53 58 32 64 ;  fsorin@sfen.fr 

 

 

 

(1) Le bilan de sûreté du nucléaire n'est pas contestable. Il ressort de toutes les études et enquêtes conduites depuis des années sur ces questions. Citons notamment, outre l'étude de l'Académie française de Médecine, déjà mentionnée : « Severe accidents in the energy sector », par l'Institut Paul Scherrer, Suisse, 1998 ; « Economics analysis of various options of electricity generation : taking into account health and environmental effects » par Nils Starfelt et Carl-Erik Wikdahl, 2010 ; ExternE, étude engagée depuis 1995 par la Commission européenne et régulièrement réactualisée, sur les détriments sanitaires et environnementaux comparés des différentes énergies. Mentionnons aussi les  études épidémiologiques – on en compte aujourd'hui plus de cent – réalisées dans de nombreux pays autour de 200 sites nucléaires et qui ne montrent pas, auprès des populations environnantes, de détriment sanitaire attribuable aux installations (centrales ou usines du cycle). En France, l'enquête de  ce type la plus récente a été menée autour du site du Tricastin ( publiée en 2010).  

 

(2) Précisons que pour ses fournitures d'uranium EDF ne s'adresse pas seulement à Areva mais également à d'autres groupes et pays producteurs, dans un souci de diversification de ses fournisseurs.   

 

(3) Quant à l'uranium importé pour faire fonctionner nos 58 réacteurs nucléaires, son coût doit osciller d'une année à l'autre   entre 600 et 900 millions d'Euros