jeudi 16 octobre 2008

RESUME Université intégrale 16 octobre 2008

 Carine DARTIGUEPEYROU

Présidente du Club de Budapest 

Michel Saloff Coste a initié le Club en France. Le club a été depuis 15 ans un lieu de réflexion sur les changements nécessaires pour aborder la société de demain. Comment aller plus loin que les soirées d’amis  pour réfléchir sur les défis liés aux changements climatiques et aux grandes transformations planétaires qui arrivent ? L’Université intégrale est créée le 28 février 2008. Nous cherchons maintenant à passer à l’action à partir de nouveaux systèmes de pensée.Nombre de participants : 80. Les biographies montrent que les participants sont de grande compétence et vivent la pensée intégrale depuis longtemps. La prochaine Université Intégrale traitera plus de la pédagogie, on se demandera quelle création collective pouvons-nous réussir tous ensemble. Plus de place sera laissée aux participants

Bénédicte FUMEY

C’est avec un grand plaisir qu’au nom de tous les membres du club de Budapest j’ai la joie de vous accueillir aujourd’hui pour cette 2nd journée de l’université intégrale

Je voudrais dès à présent remercier de tout cœur Ervin László, notre cher président fondateur du club, qui nous a fait l’honneur d’être parmi nous aujourd’hui. 

 

le club de Budapest : sa mission

Je souhaiterais repositionner rapidement cette 2nde journée de l’UI dans le contexte du club de Budapest.

 

Bon Nombre d’entre vous le sait déjà mais l’objectif du club ,depuis sa création il y a plus de 15 ans par Ervin, a toujours été d’être un lieu de compréhension et  d’étude, de débats de l’ensemble des éléments constitutifs de nos organisations sociétales et des systèmes complexes et cela afin d’anticiper les défis du 3eme millénaire qui se profilaient déjà sur notre ligne d’horizon et  menaçaient la survie de l’humanité.

Le livre d’Ervin L « les défis du 3eme millénaire » fut d’ailleurs l’ouvrage que nous avions offert dans les premières années du club à nos membres

 

Je devrais dire que le but ultime du club est d’apporter une clé d’évolution pour relever ces fameux défis ; l’une de ces clés est l’ élévation de notre niveau de conscience  au niveau de « conscience planétaire » – afin de nous aider à  recréeer un lien de connexion avec le tout ; le club cherche aussi à   redonner puissance et croyance en la force d’une conscience citoyenne planétaire. Une phrase d’Ervin me tient particulièrement à cœur « you can change the world »

 

 

Pourquoi la pensee integrale ? 

Aujourd’hui les défis annoncés se sont non seulement rapprochés dangereusement mais malheureusement concrétisés bien souvent (la crise financière actuelle n’en étant qu’une des multiples représentations).

 

Nous devons donc passer d’un mode de récit d’anticipation à un mode d’action de construction de nos nouveaux modes de pensées et de vie, plus durables, viables et humains.

 

Or les systèmes de pensées existants n’offrent pas une vision holistique suffisante permettant d’appréhender la complexité actuelle. Nous buttons inlassablement sur des modes de réflexion binaires, conflictuelles et contradictoires : « noir OU blanc » «  spirituel OU scientifique », « rationnel ou émotionnel », « philanthropique OU mercantile à l’extrême » « passé OU futur »

….

Par voie de conséquence, une solution « x » proposée pour résoudre un problème, bien souvent générera des problèmes collatéraux dont les impacts négatifs cumulés seront supérieurs aux bienfaits générés par la solution « x ». Nous sommes donc arrivés à un « tipping » point ou   « point de bifurcation », ou, pour avancer, il nous faut changer de voie

 

C’est donc en voulant quitter ces cercles vicieux que la notion de pensée intégrale est apparue, dans divers endroits du monde, sous l’impulsion de plusieurs grands penseurs et leaders, l’un d’entre eux n’étant autre qu’Ervin L… !

 

C’est donc tout naturellement que le Club de Budapest a souhaité être l’incubateur de cette pensée intégrale, un endroit de réflexion créatrice et de diffusion de cette dernière

 

Encore une fois, Bonne journée à toutes et tous…. 

Michel Saloff Coste

Etre intégral, c’est travaillé au niveau de l’esprit (triangle), du cœur (cercle), et  de l' intellect (carré).

Trois témoignages exceptionnels ce matin : Robin Wood (voyage dans le monde entier, écrit un livre sur le management de la complexité, observateur du changement), Ervin Laszlo (a annoncé le changement planétaire à l’ONU il y a 25 ans), Thierry Gaudin «2100 récit du prochain siècle» , guide un mouvement culturel sur le nouveau paradigme social. 

L’après-midi continuera avec les témoignages. On fêtera les 40 ans d’Auroville, une des expériences intégrales les plus aboutis du monde.  Une expérience en émergence qui prouve le mode d’intelligence et de co-création collective en mouvement. Une expérience sans hiérarchie de pouvoir.

Robin Wood

The Evolution of Civilisation : Engage, Include & Transcend

« What a civilisation looks like ? From a few million homo sapiens, we arrive at the humanity of today. Points of exit turbulence have brought transformation that we experience individually as fractals. How reflecting on this evolution ?

As Narcissis remained stuck, looking his beautiful reflect in the mirror, a new society appears in his back… : do we notice the changes that appear in our back in our society ?The power of perspective defines the context of what we see. We often live in this wonderful world of Narcissis…

We need to accelerate the shift in our culture to an integral, world-centric set of perspective before it is too late (before we die as Narcissis in front of his mirror). We need to select the right lenses for the job. We need to look into ourselves and into the world and ask : does the potential that we think seing really exist ?

Profit and value are not enough to answer: people and planet are they in harmony, in peace, in love ? Is our planet saved from destruction ? What can we do ? We need to define purpose and principles.… »

 

 

L’EVOLUTION DE LA CIVILISATION: ENGAGER, INCLURE ET TRANSCENDER

Robin Wood va nous dresser un panorama de la civilisation. Sa conférence exprime parfaitement la vision intégrale par une multitude d’apports intellectuels, artistiques, humoristiques… en mariant le microcosme de sa vie et le macrocosme de l’évolution.

Il commence par nous faire remarquer que la croissance de la population depuis 12000 ans ne s’est pas faite de façon linéaire, mais de façon ondulée et nous propose de nous expliquer sa vision fractale de l’évolution.

Dali était lui-même un prophète lorsqu’il a vu et peint dans ses œuvres le lien entre la dernière grande crise financière et le changement de civilisation qu’il pressentait.

Le défi est de transformer la civilisation sur un plan global. Pour aborder cette nouvelle civilisation alors que nous savons que la réalité est personnellement et socialement créée, il suffit de changer la manière dont les personnes pensent. Car changeons la manière dont les personnes pensent et rien ne sera plus jamais comme avant.

Robin nous parle de son parcours. Il est né en Afrique, dans une famille heureuse. A 20 ans, il a comme tous les jeunes envie de devenir la personne de ses rêves. Le problème c’est que les jeunes apprennent bien souvent à n’être que de gentils élèves. A un moment, ils se rebellent. Aujourd’hui, les jeunes doivent devenir des personnes engagées. A 16 ans il est devenu maire des jeunes, puis admet qu’il a travaillé pour de grandes corporations. Mais son lien avec la philosophie des Beatles « Let’s Make love, not war » lui a fait voyager et se mettre en lien avec la nature, les arbres de Borneo, les dauphins…

Puis il nous demande : Ok nous avons The Body Shop et d’autres entreprises qui agissent écologiquement sur certains points, mais avons nous sauvé la planète pour autant?

Il est temps que nous aidions les gens à sortir de leurs peurs car c’est la peur qui les limite. Pour cela, nous avons besoin de pouvoir les toucher avec le langage qu’ils comprennent, non le langage qui nous est commun à l’université intégrale.

Pour beaucoup, nous sommes à la fin du monde, mais ce n’est pas la fin du monde, c’est simplement la fin du monde tel que nous le connaissons. L’important c’est d’informer les personnes sur cette transition de valeurs qui se fait au niveau mondial en ce moment. Nous devons connaitre et vivre selon nos principes et notre mission. La renaissance, c’est de créer un réseau global de personnes engagées dans cette nouvelle conscience mondiale.

 

Chanson : A l’Université intégrale, le mental est nourri, mais aussi l’émotionnel. Nous faisons une pause pour accueillir une chanteuse de la paix qui réchauffe nos cœurs par sa voix chaude et ses paroles inspirée.


 Ervin Laszlo

Histoire du Club de Budapest

Fondé en 1993, l’activité commence réellement en 1996. Basé sur l’idée de conscience planétaire. Le manifeste sur la conscience planétaire a été écrit avec le Dalaï-Lama en 1996.

  1. La façon dont on pense est essentielle. La conscience est plus importante que l’argent et la technologie.
  2. Développer une éthique planétaire : comment nous agissons dans le cadre de la communauté mondiale. On doit passer d’une éthique de tribu, incarnée par les nations, à une éthique planétaire. Aujourd’hui, le défi est d’élargir notre vision : nous appartenons à une communauté globale, transnationale et planétaire. L’éthique planétaire consiste à vivre de façon à ce que les autres puissent vivre aussi, et donc adapter notre consommation de manière durable et concertée.  Trouver une nouvelle façon de vivre conditionne notre survie. De sorte que désormais, nous devons penser globalement car nos actions locales ont des répercussions au niveau global. De petits groupes interagissant avec d’autres produisent un grand système.

 

Comment Ervin Laszlo est-il parvenu à cette vision globale ? D’abord il avait une formation de musicien et il n’est pas passé par les grandes écoles, ce qui l’a sauvé du formatage de la pensée. Puis il a rédigé une thèse à la Sorbonne : la métaphysique de … ?

Puis il a découvert la Systémique dans les années 1970 à l’université de Yale et a rédigé un écrit sur les premiers pas de la Systémique.

Il a essayé de promouvoir que la vision et les valeurs du monde de l’ère industrielle ne sont plus adaptées à notre nouveau monde systémique de l’ère de l’information.

 

En 1978, le club de Budapest a cherché à développer une vision interconnectée du monde, se basant sur l’idée de coévolution. L’erreur de l’occident a été depuis Descartes notamment de séparer conscience et matière, alors que conscience et matière sont la même chose. L’information est le programme du monde.

Nous sommes au seuil d’instabilité critique globale. Il y a un risque d’irréversibilité. Au point critique, l’évolution  Il s’agit d’un danger, mais aussi d’une opportunité. Tout le monde prend conscience qu’il faut faire quelque chose.

Et il y a de nombreuses solutions. Par exemple, l’énergie solaire suffit largement à combler tous les besoins énergétiques de l’humanité : à nous de trouver le moyen de la capter. La crise actuelle nous oblige à innover, à inventer. La tâche principale est de faire comprendre que le danger est à très court terme et que c’est une opportunité pour l’innovation. Les cultures émergentes sont perçus comme des monstres par la culture dominante, mais c’est peut-être elles qui vont sauver le système.

La tâche du club de Budapest est d’imaginer une civilisation durable pour le monde.



THIERRY GAUDIN

Son parcours est un parcours de perspective. Pour cela, revenons aux fondements à travers la construction du réel chez l’enfant selon Piaget. L’enfant ne distingue pas la différence entre lui-même et l’objet. Puis petit à petit, il créé une image mentale de l’objet et donne existence aux choses et aux objets concrets extérieur de manière consciente ou inconsciente. Thierry parle du 6ème sens, celui du mouvement et demande à l’assemblée de se lever et de lever un pied, de fermer les yeux et constate que les personnes ont de la difficulté à tenir debout car le système est très sensible à tout déséquilibre. 

 

Le mathématicien Poincaré comprend un jour que les fonction fuschiennes et les espaces de Riemann sont une même chose. Il en a d’abord la compréhension intuitive, puis le revalide par le calcul. On a une perception de la réalité de façon mentale puis on le vérifie dans l’expérience. La reconnaissance précède la connaissance. 

 

Parallèle avec la pensée de Sri Aurobindo, c’est essentiellement une évolution de la conscience qui s’est produite dans la nature. Il y a 3,8 milliards d’années, avec l’apparition d’ARN qui sont des messagers d’information. Puis il y 2,5 milliards d’années, les premières poly-cellulaires font leur apparition. Aujourd’hui, 60 000 milliards de cellules co-existent et collabore dans nos corps d’humains. L’évolution de la nature a permis la création :

-       du système nerveux

-       de la musique, la danse, la parole

-       de la vision

-       d’internet etc.

 

La vitesse de communication augmente et donne lieu à une nouvelle manière de s’organiser de la vie.

 

Nous ne sommes pas ce que nous étions il y a 7 ans car toutes nos cellules se renouvellent. Nous ne sommes pas fait de matière. La matière passe et l’identité reste (la barque de Delphes). C’est le cas des palmes des mains dans la vie intra-utérine, de nos orifices qui nous permettent de manger, respirer… Nous avons récemment découvert que les cellules se suicident  si elles ne sont pas reliées à d’autres dans un but utilitaire pour le grand tout qu’est l’organisme.

 

Un disciple de Sri Aurobindo explique que l’être humain est simplement une suite logique de l’évolution de la conscience. La conscience s’est manifestée sous des formes de plus en plus globales, de la cellule au végétal, à l’animal puis à l’homme. Puis bientôt à la biosphère tout entière. C’est la le principal enjeu du XXI ème siècle.

 

C’est le passage de la conscience individuelle à la conscience collective, la biosphère.  Ce qui fait l’essence de la vie, c’est la coopération, la symbiose des cellules et des espèces.

 

Spencer avait popularisé la vision de la lutte, de la compétitivité « struggle for life » et non de la collaboration. Cette ancienne vision du monde a toute chance d’aboutir à l’effondrement.

 

Pour que l’espèce vive en cohérence avec la nature, il faut qu’elle vive auprès de la nature. Thierry montre des images de toits végétaux.

 

http://2100.org



Table ronde sur le changement systémique avec Robin Wood, Erwin Lazlo ,Thierry Gaudin et Michel Saloff Coste

 

Question : Comment cette conscience a pu émerger et comment elle peut continuer dans le futur. Comment relier l’aspect économique, social avec l’aspect de conscience individuel.

 

Thierry : Freud a montré que nous pouvons amener l’inconscient au conscient et de l’interdépendance à ce niveau. Cependant, ici nous parlons d’une conscience presque automatique des cellules qui œuvrent entre elles. Nous parlons du schéma corporel des sportifs qui fonctionne de manière automatique.

Rama Shandran, écrivain du livre le fantôme intérieur, chirurgien indien parti aux USA. Il s’est intéressé aux amputés qui ont la douleur de leur membre disparu. « Il y a une sorte de conscience inconsciente. Il y a une capacité extraordinaire venant des systèmes nerveux, donnant existence au monde extérieur et en même temps à son propre corps. Les amputés ont l’impression que leur membre existe car il y a une substitution par voisinage de la conscience de certaines cellules.» Il a noté que lorsqu’on pique la joue d’une personne à qui il manque une main, la personne a mal à sa main.

Robin : Pour qu’une nouvelle économie émerge, quelle est la bonne unité d’échange dans ce nouvel univers ? Il y a un lien très profond entre les changements de civilisation et le type d’échange utilisé. La grande question s’est de savoir quel système économique on doit fonder. Peut-être que l’on va changer de niveau et qu’elle va être psychique ?

Michel Saloff Coste : reprend et en profite pour rappeler les différents types d’échanges qui ont accompagné les différentes civilisations. Il annonce que les prochains échanges seront des échanges psychologiques.

Ervin Laszlo : Indique qu’il vient de finir un manuscrit sur les expériences akashiques dans lequel il a demandé à 21 scientifiques, dont Edgar Michel, Stanislas Groff, de raconter les expériences akashiques qui ont transformé leur vie. Les expériences sont assez communes et ont à voir avec les états modifiés de conscience. Pour Ervin, il est fondamental d’avoir ce genre d’expériences pour évoluer dans sa vie. Le processus commence par le fait de devenir conscient d’être conscients. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas déterminer si nous avons conscience ou pas, mais nous le voyons dans les actes posés par les personnes. Il demande :

Michel Saloff Coste : Spinoza : « J’expérimente ici et maintenant mon éternité». Nous sommes tous connectés à cet infini. C’est une conscience supra mentale qui se développe et qui nous offre des possibilités du champs akhashique qui est en train de se développer.

 

Thierry : Comme pour le yoga, il existe des techniques qui ouvrent à cet supra conscience. 

 

Michèle Decouste: Une participante raconte sa vie durant 3 ans dans le Café Biosphère2 en Arizona, une métaphore de la Terre en mini-monde. Elle raconte :

30 personnes sur le projet avec 8 personnes tout le temps, en totale autarcie car recyclage de tout même de l’air, avec 14 nationalités différentes, écologie du lieu, création d’un opéra de 4 sous, jardinage et activités manuelles, intellectuelles, spiritualité avec pratique Gurdjeff avec tout ce que cela implique de dureté. Il savaient tout faire car ils avaient eu même construit leur biosphère et savaient la réparer… Si les personnes polluaient le soir, elles retrouvaient la pollution le matin. Il fallait savoir tout ce que les gens et les espèces mangeaient… Avant même que la biosphère soit fermée, c’était une école de vie. Les erreurs ont été les émotions et relations non nettoyées et recyclées qui ont été la limite de l’expérience. Aujourd’hui, que ce soit avec l’université intégrale et l’intelligence collective, nous retrouvons les mêmes constats. Comment vivre ensemble ?

 

Ervin Laszlo : nous propose de regarder « Tangible earth » sur internet et de nous renseigner sur un outil qui va bientôt être mis en circulation qui nous permettra à la fois de nous mettre en relation avec le champ akashique et la Terre.

 

Robin : C’est facile de développer la conscience collective dans les ashrams. Il faut maintenant la développer dans les villes.

 

Michel parle du fait qu’il est maintenant important que nous, les français, nous prenions en main et n’attendions pas de Mr Sarkosy de nous dire comment faire évoluer les choses. C’est à nous de nous mettre en marche pour agir concrètement dans les quartiers, et les villes.

Une participante parle du fait que lorsqu’elle parle de pensée intégrale, de complexité, de mobilité, c’est justement complexe et personne ne comprend. Il faut se mettre à la hauteur des gens, parler leurs mots, et descendre au niveau d’initiatives concrètes proposées sur le terrain, comme le projet qu’elle a proposé à Clichy.

 

Ervin et Carita reçoivent une estampe chinoise en remerciement de leur apport pour l’évolution de la pensée.


 Brian Van der Horst : Comment devenir un être intégral ?

 

Il compare les 2 approches d’Ervin Laszlo et de Ken Wilber.

 

Présentation d’Ervin Laszlo

 

Ervin Laszlo a publié 74 ouvrages, dont « Cosmos » publié en 2008. Pianiste. S’est intéressé à la politique, l’économie, la théorie des systèmes et l’avenir de l’humanité, aux sciences, à la métaphysique, l’évolution, la spiritualité, la physique, le paranormal, la paix. Il a travaillé comme journaliste

 

Présentation de Ken Wilber

Ken Wilber a publié 27 ouvrages, dont « A Brief History of Everything » en 1996.

Il a une formation de biochimiste. Il s’est intéressé à la métaphysique, la psychologie, l’étude des religions, la philosophie, le développement spirituel.

 

Présentation de Brian Van der Horst

 Il s’est intéressé au yoga, à la macrobiotique, au tantra, et à toute sorte de choses.

 Chacun détient une part de vérité, mais jamais 100% de la vérité : on a donc besoin de faire appel aux autres.

 Platon et Sri Aurobindo ont une vision très comparable du potentiel intégral de l’être humain.

 

Sri Aurobindo (1872-1950)

Il a défini un yoga intégral


 Dans la vision d’Ervin Laszlo, il y a le concept d’Akasha, qui est la base de toute réalité.

 

Moïse a dit : « Tout est Loi »

Jésus a dit : « Tout est Amour »

Marx : « Tout est Argent »

Freud : « Tout est Sexe »

Einstein : « Tout est relatif »

Laszlo a dit : « Tout est akashique »

 

Ken a dit : « L’esprit est comme l’humidité dans les océans, dans les nuages, dans les lacs. Elle est partout »

 

Wilber et Laszlo sont complémentaires.

 

 

Présentation de Marion Peterson et Eric Allodi : Evolution vers une perspective intégrale : Etude de cas


Comment peut on faire le lien entre le monde que nous voulons tous créer et là où nous en sommes avec les émotions que nous tentons de gérer au mieux ? Nous voyons facilement le monde extérieur comme en évolution, mais pas nous même sur le plan de la conscience la plus profonde, au-delà de l’évolution du mental ou du développement personnel. Les personnes qui ont la vision du nouveau monde font partie de la pointe de l’évolution et portent la conscience la plus évoluée jamais expérimenté dans l’histoire de l’humanité.

 

On est le résultat de 14 milliards d’années d’évolution. A chaque niveau de conscience est associé un système de valeurs. Mais on partage des choses que toute l’espèce partage.

Comment passer d’un niveau de conscience traditionnel, à un niveau de conscience moderne, à un niveau de conscience post-moderne ?

Après le niveau post moderne, il y a un autre pallier, une rupture, un saut quantique pour atteindre la vision intégrale. En effet, on ne peut pas résoudre les problèmes à partir de leur contexte : il faut transcender les conditionnementet transcender l’ego.

Nous sommes un soi multidimensionnel. Nous sommes un véhicule pour la conscience. La conscience n’est pas localisée. On est le processus d’évolution en action.

Obj : émergence d’une culture et d’un niveau de conscience intégral par la transcendance de l’ego individuel et collectif.

Fusion, différenciation, transcendance.

 

Eric et Marion partagent leur expérience de vie a partir des 4 quadrants de Ken Wilber au niveau Psycho-spirituel, au niveau comportemental, de la culture et du monde social.

 

Eric Allodi : J’ai pas 45 ans, j’ai Big Bang + 14 milliards d’années. Mon environnement éducatif m’a conditionné avec une culture rationnelle, intellectuelle, pas du tout spirituelle, dans un environnement économique et culturel florissant et politique en paix. Mon niveau de conscience était fonction de cela, et je me suis rendu compte que les gens autour de moi partageaient à peu près les mêmes valeurs car ils étaient le produit de situations de bases similaires. Mon changement de paradigme a commencé avec mon départ pour Paris où j’ai rencontré une vision plus ouverte. Tout cela montre à quel point l’environnement détermine le niveau de conscience que nous avons.

Marion Peterson : Née en 1960, Big Bang + 14 milliards d’années aux USA. Elle nous raconte son parcours depuis un environnement post-moderne où son intégrité spirituelle était fonction de son niveau émotionnel. Son évolution a débuté en venant en France où elle a rencontré une société traditionnelle. A ce moment là, elle se considérait déjà comme une femme divine, et son but était d’être une artiste qui recherchait un homme qui la chérirait.

Eric : En 1999, il rencontre Andrew Cohen et sa conscience du Soi évolue.

Marion : Passe de « Je fais ce que je veux, quand je veux » avec l’utilisation de la séduction et la manipulation dans mon métier d’actrice et ma vie de femme mère non mariée car en tant que post-moderne, on ne se marie pas !! Elle passe une crise existentielle extrêmement importante car le développement personnel n’est plus suffisant s’il est de passer de stage en stage pour mieux se comprendre.


Chris Peytier

 

Consultant. Comment les gens vont réagir face à un changement ?

Pratique de l’aïkido et du taï-chi. A créé la méthode Tressar.

Thèse au Californian Institute of Integral Studies.

 

Témoignage de Chris peyltier : Interet pour la facon dont on passe d’un niveau de conscience à un autre. 3 conditions requises pour passer à cette autre conscience :

 

Avoir envie d’y aller

Etre tiré par l’attraction, par quelque chose de mieux

Avoir le courage de le faire

 

Le changement de niveau de conscience : Motivé pour le faire et avoir le courage de le faire !

 

Selon Lazlo, il faut choisir à un moment donné : la percée ou l’effondrement (le breakthrough ou le breakdown). La percée individuelle est essentielle pour aller vers une conscience planétaire. 

 

Conditions pour aller vers le breakthrough, il faut une connexion, être connecté, être centré, avoir une intention claire, avec une approche globale, large, complète.

Démonstration d’un exercice pour rester en intégrité tout en tombant !

 

Les Maoris disent que la connaissance est connaissance lorsqu’elle est dans le muscle.

Ken Wilber analyse le processus par lequel on passe d’un niveau de conscience à l’autre : la marche est une suite de déséquilibre entrecoupée de mouvements conflictuels entre nos pieds et le sol ; l’avancée dans la conscience se fait selon le même processus.

Toutes les parties du corps doivent travailler chacune dans leur rôle, et autour d’un axe, celui de la colonne.

 

 

Table ronde sur les 40 ans d’Auroville.

Inaugurée en février 1968, sur la vision de la communauté dans l’unité. Placé au départ sur un lieu vide, propriété de l’humanité, fondée sur la vision de Mère pour 50 000 personnes. Le gouvernement indien a accepté qu’Auroville soit un projet neutre à l’intérieur du sous-continent Chaque don pour Auroville sert un projet d’évolution pour l’humanité. Auroville accueille environ 1000 visiteurs par jour. Michel nous parle de son expérience où il a été littéralement éveillé par les 3 millions de plantes plantées en méditation et qui ont été des maitres de conscience pour lui. Suite aux 3 millions d’arbres plantés par les Aurovilliens, 6 à 7 millions sont apparus grâce à la propagation du pollen par les insectes. Michel nous montre les différentes recherches architecturales, les lieux d’accueil de recherche et de pratique en méditation et développement personnel, les fermes en agriculture organiques, biologiques ou en permaculture, les recherches sur l’eau. Il nous montre le watsu, le réflecteur solaire qui génère la vapeur d’eau qui réchauffe la cuisine… Un gros effort a été fait pendant ces 40 ans pour ne pas réaliser une régression spirituelle intégriste mais être un lieu vivant et ouvert.

 

Questions des participants :

Quelle langue est parlée ? Anglais langue pour se comprendre, plus le tamoul de la région, plus le français, et le sanscrit qui sont enseignés. Les enfants qui naissent sur place de parents de nationalités différentes parlent fréquemment 4 langues couramment.

 

Au-delà de la langue, comment la communauté d’Auroville a géré l’unité dans la diversité des nationalités qui y cohabitent ?

Nous avons des références communes, mais il est très difficile de s’entendre : c’est une partie un peu mystérieuse d’Auroville. On est tous à la découverte et on cherche à intégrer, dans une démarche intégrale, tous ces petits bouts de découverte.

 

Uma parle et explique qu’elle est touchée de voir l’intérêt et la bienveillance à propos de l’expérience. Elle est designer de mode et est venue à Auroville pour un stage il y a 12 ans. Elle n’est jamais repartie car elle a senti pour la première fois le fait de faire partie d’une grande famille. D’ailleurs, quand on lui demande où est sa famille, elle dit qu’elle est à Auroville et que ce sont ses 40 nationalités, et ses 2000 personnes. Son « breakthrough », son changement de niveau de conscience, est donc d’avoir pris conscience que sa famille était l’humanité dans sa diversité présente à Auroville et non  sa famille de sang.

 Une femme a rencontré Uma et est restée à Auroville pour réaliser un film sur l’expérience d’Uma et la manière dont elle travaille. Dans son atelier, elle habille l’âme, et tout son travail respire la spiritualité. Elle a réalisé un film sur Upasana.

 

Ervin Laszlo annonce la rédaction d’un manifeste sur l’état d’urgence planétaire. Il veut inviter des personnalités (comme Gorbatchev). Un grand rassemblement sera organisé en avril 2009. Un manuel pour le changement (a handbook for change) sera publié.

 

Auroville n’est pas là pour créer une nouvelle ville : elle est là pour essayer de faire progresser l’être humain. On apprend à faire ce que l’on fait, à être ce que l’on est. Les gens d’Auroville ne sont pas extraordinaires, ils ont juste la chance d’être dans ce lieu où on leur donne la liberté de construire l’avenir dont ils rêvent. Et là, nous nous rendons compte que malgré nos envies, nous avons nos peurs, nos limitations. La vision commune supérieure a un pouvoir de cohésion énorme même si, dans le concret, même si au moment de l’incarnation, les visions divergent parfois.

 

Une question est posée : Quelles sont les découvertes spirituelles que vous avez pu faire à Auroville à la suite de Mère et Sri Aurobindo ?

Jean Yves d’Auroville explique qu’il y a les livres de Mère et Sri Aurobindo, et la pratique au quotidien faite par chacun. Il y a du yoga qui se fait et en même temps, personne ne prétend vraiment faire du yoga (lien). Le subconscient a besoin de se manifester, et c’est par sa manifestation qu’il est libéré. On ne peut pas en faire l’impasse.

Yves Isselier souligne à quel point la simple discussion avec les Aurovilliens aide à l’évolution de la conscience, par leur simplicité, leur authenticité, leur profondeur. Ils parlent notamment très facilement des difficultés qu’ils rencontrent, et ne mettent pas suffisamment à son goût l’accent sur la qualité de vie évoluée qu’ils partagent. Il donne un exemple de la pratique quotidienne d’une personne pour montrer la spiritualité au quotidien à Auroville.



Après une minute de médiation en silence et une pause musicale aggrémentée de Didgéridoo, Michel conclue la journée en nous rappelant que : « Celui qui sait ne parle pas, celui qui parle ne sait pas. »