Les managers face à la crise
Une perception des conséquences de la crise assez cohérente avec la situation économique du
pays
Les réponses des managers français sur les répercussions de la crise reflètent bien la situation
économique du pays. La France n'est pas dans la même catégorie que les Etats-Unis ou Royaume-Uni,
mais elle n'est pas non plus en dehors du circuit mondial. Son économie est très intégrée dans le
commerce mondial, elle est fortement dépendante de partenaires commerciaux clés tels que l'Allemagne,
l'Italie, le Royaume-Uni, les Etats-Unis… Ainsi, 70% des managers français admettent que la crise a déjà
des conséquences sur la situation économique de leur entreprise, (pour une moyenne mondiale de 68%),
alors que Etats-Unis et Royaume-Uni sont à plus de 80%. A noter que les répercussions en France sont
estimées plus supérieures à la moyenne sur le sujet du climat social dans l'entreprise (66% en France,
contre 59% en moyenne). En ce qui concerne les répercussions de la crise sur l'activité de l'entreprise, les
managers français anticipent plus qu'ailleurs un gel des salaires (ils sont 59% à le prévoir contre 42% en
moyenne) et un gel des investissements (55% en France, 45% en moyenne).
Un niveau de confiance accordée à la direction de l'entreprise structurellement inférieur en France
à ce qu'il est ailleurs
Les Français accordent une confiance à la direction de leur entreprise égale à la moyenne pour sa
capacité à faire face à la situation économique actuelle et à moyen terme. En revanche, ils sont beaucoup
plus sceptiques que les autres pour la capacité de la direction à être attentive au bien-être des salariés
(57% contre 67% en moyenne), à motiver les salariés (60% contre 70%) ou, pire encore, résoudre un
conflit social (59% contre 68%). Ce dernier score est à relier avec les 62% de managers français qui
s'attendent à ce que la crise fasse évoluer le management de l'entreprise vers plus de conflits. Situation
explosive ? De même, les managers français sont dans le peloton de queue lorsqu'il s'agit de juger de
l'efficacité des mesures prises par le Gouvernement. Seuls 30% les estimes efficaces, contre 41% en
moyenne. Sur ces sujets, il est intéressant de rappeler que la précédente étude internationale sur le
management réalisée par BPI avec BVA1 montrait que seuls 10% des salariés français avaient une bonne
opinion des dirigeants de leur entreprise (contre, par exemple 41% des américains).
Des managers français plus pessimistes que leurs pairs à l'étranger
Plusieurs items le montrent. Les français sont les plus nombreux à estimer que la crise va durer plus de 2
ans (37% contre 32% Royaume-Uni ou 25% en Allemagne). Ils sont 92% à penser que notre pays sera
davantage ou autant touché par la crise que les autres pays alors que les prévisions de l'Union
européenne actuelle contredisent ce sentiment. Et enfin, par rapport à des managers qui se déclarent
optimistes dans une très grande majorité, et de manière surprenante, les français se dénotent très
nettement. Ils sont 63% à être optimistes pour leur avenir professionnel (contre 80% en moyenne). Ils sont
69% à être optimistes pour l'avenir de leur métier (contre 80% en moyenne). Ils sont 73% à être optimistes
pour l'avenir de leur entreprise, contre 78% en moyenne.
Des managers français partagés quant à la nature des changements entraînés par la crise
Interrogés sur l'impact de la crise sur 4 domaines, les managers français sont partagés quant à savoir si
ces impacts seront durables ou temporaires.
Ils sont 41% à penser que la crise va modifier les règles de fonctionnement de l'économie de marché de
manière durable, et 49% de manière temporaire.
Ils sont 37% à penser que la crise va modifier les modes de régulation de la finance internationale de
manière durable, et 52% de manière temporaire.
Ils sont 28% à penser que la crise va modifier les méthodes et outils de management dans l'entreprise de
manière durable, et 49% de manière temporaire. Ils sont 46% à penser que la crise va modifier les
pratiques et habitudes de consommation (développement durable, responsabilité sociale...) de manière
durable, et 47% de manière temporaire.
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