Une fois que la croissance sera de retour, la consommation de pétrole va reprendre. Mais sans doute pas au même rythme qu’avant la crise, notamment en Occident. Les automobilistes consommeront moins de carburant grâce au développement de voitures plus écologiques. Et l’activité industrielle pourrait rester durablement affaiblie. Pas sûr que les constructeurs automobiles européens réouvrent leurs usines sur le Vieux continent.
A l’inverse, la demande de pétrole va fortement s’accélérer dans les pays en développement. La Chine et l’Inde auront notamment de gros besoins énergétiques pour faire tourner leurs économies. On retrouvera très vraisemblablement des tensions entre l’offre et la demande comme on en a connu ces deux dernières années et les prix repartiront à la hausse.
Le 28 Juin 2008 Michel Saloff Coste explique le role central du pétrole dans l'économie et il anticipe la crise financière et économique a venir. Il donne des pistes de réponses positives et constructive inspiré de sa participation au colloque anglais de Findhorn "Positive Energy" :
Welcome to our Positive Energy conference online 22 - 28 March, 2008.
1) Pour certains, il s’agit d’une crise de régulation interne au système économique, crise qui doit trouver peu à peu ses solutions dans son propre champ, c'est-à-dire des solutions régulationistes, cela, il est vrai, dans tous les domaines et à tous les niveaux.
2) Pour d’autres, s’y ajoute une évidente crise des valeurs et des comportements qui touche l'ensemble des cultures occidentales ; elle fait apparaître la nécessité d’un véritable changement d’état d’esprit pour notamment retrouver le sens des limites et du possible, englober l’individualisme dans une vision systémique de la société, réintroduire du lien social dans les grands mécanismes et institutions de la société, privilégier l'attention à apporter à tous ceux qui sont victimes des crises, repenser les démarches éducatives.
3) Pour un certain nombre, c’est la nature elle-même du système économique qui est en cause et qui doit changer radicalement, quand bien même aucune alternative crédible pour l'opinion publique n’apparaîtrait encore.
4) Pour beaucoup, néanmoins, des possibilités réelles de penser et vivre autrement se manifestent un peu partout, à travers de multiples initiatives et expérimentations, notamment au sein de l’économie sociale et solidaire; tout ceci est porteur d’autres paradigmes que l’on doit contribuer à expliciter et à catalyser.
5) Pour la majorité enfin, c'est notre système politique qui s'épuise faute de trouver de nouveaux équilibres entre démocratie représentative, débat démocratique, démocratie de proximité, ce qui empêche une bonne réactivité au problèmes, ce qui nuit au respect de l'impartialité entre citoyens, ce qui le rend peu attractif pour nos concitoyens et pour les citoyens du monde.
Ces différentes approches ne sont pas incompatibles entre elles; un Pacte civique peut, tout en les laissant ouvertes, s'appuyer sur leurs complémentarités en s’efforçant de leur donner consistance à travers la formulation de propositions précises.
Jean Baptiste de Foucauld
Jean-Baptiste de Foucauld (né en 1943) est un haut fonctionnaire français. Ancien élève de l'ENA, ancien Commissaire au plan, il est actuellement inspecteur des finances. À ce titre, il a été chargé de plusieurs rapports publics, dont un rapport sur l'épargne salariale publié en2000. Il est également membre du Conseil d'orientation des retraites. Sous le gouvernement Mauroy, il a fait partie du cabinet du ministre de l'Economie et des Finances Jacques Delors, dont il était proche, et dont il partage la sensibilité politique de chrétien de gauche. Il a participé à la fondation de l'association Solidarités nouvelles face au chômage, dont il reste aujourd'hui le président. En lien avec cette action contre le chômage, il a publié plusieurs ouvrages portant notamment sur la crise contemporaine du lien social :
- Une société en quête de sens (avec Denis Piveteau), éd. Odile Jacob, 1995
- Les trois cultures du développement humain, éd. Odile Jacob, 2002
Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de non-violence et de paix.
Michel Saloff-Coste a animé des rencontres mensuelles au Centre d'Evaluation et de Prospective du Ministère de la Recherche et de la Technologie et a été consultant et directeur de recherche dans le cadre du groupe de consulting international Bossard Capgemini Ernst & Young. Il est Président Directeur Général de MSC ET ASSOCIES, une société de conseil spécialisée dans l’anticipation des évolutions en termes de Management, Stratégie et Communication. Dans ce cadre, il anime la démarche stratégique de grandes organisations mais aussi des entreprises de tailles moyennes et des start-ups. Il est l’initiateur en France du Club de Budapest, un réseau international de réflexion sur les enjeux du futur réunissant des personnalités comme Vaclav Havel, Michael Gorbatchev, Peter Ustinov, Elie Wiesel, Arthur Clarke, Edgar Mitchel, Edgar Morin, le Dalai Lama et Maurice Béjart.Il a participé à de nombreuses créations d'entreprises qui ont généré des d'emplois en développant de nouveaux services et produits innovants. Il enseigne en France dans le cadre de HEC et Science Po et ses conférences en Europe, en Amérique et en Asie ont touché plusieurs milliers de personnes. Michel Saloff Coste est l'auteur des livres : Vêpres Laquées aux éditions Baudouin en 1979, Paris la nuit aux éditions Balland en 1982, Les Horizons du Futur aux éditions Guy Trédaniel en 2001, Le management systémique de la complexité aux éditions Aditech Ministère de la Recherche 1990, réédité sous le titre Le management du troisième millénaire aux éditions Guy Trédaniel en 1991, 1999 et 2005; Trouver son génie aux éditions Guy Trédaniel 2005 ; Le dirigeant du troisième millénaire aux éditions d'organisation 2006 et Le DRH du troisième millénaire Village mondial, 2007.
------------------------------------- Réflexion envoyée à CNN par un téléspectateur Pour donner un sens à ces chiffres délirants, l’auteur fait le calcul suivant: Notre planète a 6 700 millions d’habitants. Si nous divisons uniquement les 700 000 millions de dollars entre les 6 700 millions d’habitant de la planète, cela équivaut à donner à chacun : 104 millions de dollars. Avec cela non seulement on effacerait la pauvreté sur la terre entière, mais aussi automatiquement tous les habitants de la terre deviennent millionnaires, et il conclut en disant : « Il doit y avoir un petit problème au sujet de la distribution de la richesse »
« Je crois que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés qu'une armée debout. Celui qui contrôle l'argent de la nation contrôle la nation » (Thomas Jefferson, ex-président des Etats-Unis).
Il faut rejeter complètement l'idée, sans doute enfouie au fond de votre esprit que, pour qu'un banquier puisse vous proposer un crédit, il faut qu'un épargnant soit passé avant vous à la banque pour y déposer des économies, et qu'en fin de compte, c'est l'épargne d'un autre que le banquier vous prête, en prélevant sa commission au passage (l'intérêt)…
Alors en réalité d'où vient cet argent que les banques nous prêtent ? Elles le créent ex nihilo (à partir de rien) !!! Un système extrêmement obscur que l'on veille à maintenir dans l'ombre, soit que l'on pense qu'il est affaire de spécialistes que l'esprit du commun des mortels ne saurait appréhender, soit que le mettre en pleine lumière risquerait de pousser les esprits "éclairés" à se rebeller...
Les banques commerciales possèdent le (scandaleux) privilège de vous vendre (par l'intérêt) de l'argent qu'elles ne possèdent pas !! Elles le créent à chaque demande de crédit (que ce soit pour un particulier, une entreprise ou un Etat), ce qui augmente la masse monétaire mondiale.
Bien sûr il existe des limites à cette création monétaire : les banques commerciales doivent avoir un certain niveau de fonds propres de l'ordre de 10%. Donc en fait elles peuvent créer 9 fois plus d'argent qu'elles n'en possèdent réellement. Par exemple si une banque reçoit 1 million d'euros de la banque centrale, le système bancaire pourra créer 9 millions d'euros pour les proposer en crédit. Si vous déposez 1000 euros sur votre compte, elles pourront créer à partir du néant 9000 euros qu'elles pourront d'ailleurs vous préter en réclamant un intérêt. Et vos 1000 euros, eux, ne bougent pas de votre compte, ils ne sont pas prêtés, ça leur autorise juste à créer plus d'argent ! C'est d'ailleurs cette création monétaire privée non contrôlée (+ 10% par an) qui est responsable de l'inflation en zone euro car elle ne suit absolument pas la création de richesses réelles (+ 2% par an).
Réclamer un intérêt (qui bien souvent double la somme empruntée) sur de l'argent qui est tiré du néant est selon nous non légitime pour des organismes privés alors que cela pourrait l'être par des institutions publiques comme les banques centrales (qui ne sont d'ailleurs pas toutes publiques...) qui ne sont responsables en fait que de 8% de la création monétaire totale (92% de la monnaie étant sous forme électronique que les banques privées créent sans aucun travail en quelques secondes par une simple écriture sur votre compte avec leur ordinateur).
D'autant plus que cela est la cause première d'une dette publique impossible à rembourser ! Si un pays comme la France n'avait pas léguer en 1973 le droit régalien d'émettre la monnaie, nous nous épargnerons le paiement d'environ 110 milliards d'euros chaque année soit le service de la dette (capital + intérêts) et la dette serait totalement remboursée depuis 2006 !
PETIT HISTORIQUE POUR LES USA ET LA FRANCE :
Venant d’Amérique, Benjamin Franklin, en 1750, s’étonnait de voir une foule de chômeurs et de mendiants dans les rues de Londres. Il décrivait ainsi les colonies d’Amérique: « Impossible de trouver de population plus heureuse et plus prospère sur toute la surface du globe… Dans les colonies, nous émettons notre propre papier-monnaie, nous l'appelons Colo Script, et nous en émettons assez pour faire passer facilement tous les produits des producteurs aux consommateurs… Nous contrôlons notre pouvoir d'achat et nous n'avons aucun intérêt à payer à personne ».
Sous la pression des banquiers anglais, le Parlement anglais interdit cette pratique, obligeant les colons à utiliser une monnaie à intérêts, en quantité insuffisante. La circulation monétaire dans les colonies se trouva ainsi diminuée de moitié en un an, « à tel point que les rues des colonies étaient remplies de chômeurs » dit Franklin.
Et à propos de la décision de Lincoln (alors Président des Etats-Unis) d’émettre une monnaie sans intérêts, Lord Goschen, porte-parole des Financiers, écrivit dans le London Times : « Si cette malveillante politique financière provenant de la République nord-américaine devait s'installer pour de bon, alors, ce gouvernement fournira sa propre monnaie sans frais. Il s'acquittera de ses dettes et sera sans aucune dette. Il aura tout l'argent nécessaire pour mener son commerce. Il deviendra prospère à un niveau sans précédent dans toute l'histoire de la civilisation. Ce gouvernement doit être détruit, ou il détruira toute monarchie sur ce globe ». La monarchie des contrôleurs du crédit... En 1861, l’Etat reprit le contrôle de l’émission et de la circulation d’une monnaie sans intérêts.
La production agricole et industrielle redémarra, le chômage disparut. En 1865, après l’assassinat du président Lincoln, les banques privées imposèrent de nouveau une monnaie avec intérêts. En dix ans, le pouvoir d’achat chutant de moitié, il y eut 55 000 faillites avec tout un cortège de chômage et de misère... Logique, car les banquiers, avec les intérêts, prenaient la moitié de l’argent que les gens gagnaient en travaillant.
Finalement, le 23 décembre 1913, le Congrès américain votait la loi de la Réserve Fédérale, qui enlevait au Congrès lui-même le pouvoir de créer l'argent. Les banquiers privés avaient gagné la partie. Un membre du Congrès, Charles A. Lindbergh déclara : « Cette loi établit le plus gigantesque trust sur terre. Lorsque le Président Wilson signera ce projet de loi, le gouvernement invisible du Pouvoir Monétaire sera légalisé... Le pire crime législatif de tous les temps est perpétré par cette loi sur la banque et le numéraire ».
Salmon P. Chase, Secrétaire du Trésor sous Lincoln, déclara publiquement, peu après le passage de la loi :
« Ma contribution au passage de la loi des Banques Nationales fut la plus grande erreur financière de ma vie. Cette loi a établi un monopole qui affecte chaque intérêt du pays. Cette loi doit être révoquée, mais avant que cela puisse être accompli, le peuple devra se ranger d'un côté, et les banques de l'autre, dans une lutte telle que nous n'en avons jamais vue dans ce pays ».
En France, même processus : certains hommes politiques ont essayé de lutter : Vincent Auriol, 1934, ministre des finances du Front Populaire : « Les banques je les ferme, les banquiers je les enferme ! » ; en 1945 le Général de Gaulle nationalise la Banque de France, le crédit est sous tutelle publique, l'’État a recouvré son autorité sur la monnaie, ce qui ne durera pas. L'article 25 de la loi du 3 janvier 1973 de Pompidou et Giscard d'Estaing "interdit au Trésor public d’être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France". La France ne peut plus emprunter à sa banque centrale sans intérêt ! Elle doit désormais emprunter sur les marchés financiers avec intérêt : fini l’ordre des salariés et des entrepreneurs, finies les Trente Glorieuses, la monnaie se renforce, le chômage augmente, les salaires stagnent, la dette explose...
Un exemple, "l'emprunt Giscard" : pour 6 milliards de francs empruntés en 1973, l'Etat a finalement remboursé au total 80 milliards de francs en 1988 !!
En 2003,10% du PIB a basculé du côté du profit et de la rente. La mondialisation, d’une certaine manière, est un basculement de l’économie au profit des créanciers, des boursiers, des rentiers, des financiers...
Les statuts de la Banque de France, calqués (et aggravés en quelque sorte) sur ceux de la Bundesbank, gardienne du temple de la monnaie forte, seront copiés par la Banque Centrale Européenne. L’ordre des créanciers règne en Europe.
LES CONSEQUENCES POUR LA FRANCE :
Entre 1980 et fin 2007, la dette a augmenté de 1021 milliards d'euros, alors que nous avons payé 1300 milliards d'euros d'intérêts ! Si nous n'avions pas eu à emprunter ces 1021 milliards d'euros sur les marchés monétaires, c'est-à-dire si nous avions pu créer notre monnaie, faire exactement ce qu'ont le droit de faire les banques privées, la dette qui était de 229 milliards d'euros début 1980 serait totalement remboursée depuis 2006 grâce aux économies réalisées chaque année et nous disposerions en plus d'un solde de trésorerie positif de plus de 100 milliards d'euros !
Pensez-y : 1300 milliards d'euros d'intérêts payés pendant 29 ans, c'est en moyenne 45 milliards d'euros par an soit 120 millions d'euros par jour que nous transférons aux déjà plus riches !
En 2008, c'est 113 milliards d'euros qui seront remboursés (71 milliards de capital + 42 milliards d'intérêts), le service de la dette est l'équivalent de tous les impôts directs des français (impôt sur le revenu + impôt sur les sociétés + autres impôts directs dont l'ISF) !!!
Autrement dit, si la France pouvait emprunter à une banque centrale sans intérêts :
- nous n'aurions plus de dette publique
- nous pourrions supprimer la plupart des impôts directs dans notre pays et résoudre le problème du pouvoir d'achat
- ou utiliser cette somme pour construire des infrastructures ou les maintenir tels les hôpitaux, les maternités, les bureaux de poste, les écoles...
- ou commencer à réparer les dégats environnementaux causés par la course à la croissance c'est-à-dire la course au remboursement des dettes...
Dans tous les cas en faire bon usage au lieu d'engraisser les rares qui ont les moyens d'acheter notre dette !
Concernant l'intérêt, il est le premier responsable de la pauvreté dans le monde et de l'élargissement de la fracture sociale. Puisque les prix que vous payez sont constitués à 40-45 % du seul poids des intérêts, comme l'ont mis en évidence dans leurs études Magrit Kennedy et Ralph Becker, vous imaginez la somme colossale qui est transférée du monde économique au monde financier ! Il contribue à l’asphyxie du premier et à la congestion du second ; il provoque surtout le transfert de la richesse des plus démunis vers les plus nantis.
Magrit Kennedy, dans l'étude qu'elle présente dans son livre "Libérer l'argent de l'inflation et des taux d'intérêts", met en évidence que pour la population allemande, classée en 10 tranches de revenus, lorsque l'on fait la balance entre les intérêts créditeurs, versés à l'épargne, et les intérêts débiteurs prélevés au crédit, le solde n'est positif que pour la 10e tranche, celle des plus riches, équilibré pour la 9e et négatif pour les 8 autres. Elle souligne aussi que le solde est d'autant plus négatif que l'on est pauvre et d'autant plus positif que l'on est riche.
PROPOSITION :
Toute création de monnaie doit relever des Etats par l'intermédiaire des banques centrales. Cette création monétaire doit être interdite aux banques commerciales !
La monnaie créée est prêtée sans intérêts (!) par la Banque Centrale aux Etats et aux collectivités publiques afin de financer des dépenses d’investissement, d’aide à des secteurs à vocation d’intérêt collectif tels que l’éducation, la santé et la protection de l’environnement, et en cas de crise ou de catastrophe naturelle seulement. Cela est exclu pour les dépenses de fonctionnement et d’amortissement qui devront être financées par les rentrées fiscales.
La Banque Centrale détermine la quantité de monnaie proposée et les taux d’intérêt auxquels les banques commerciales peuvent emprunter entre elles et auprès d’elle-même afin de soutenir la création d'emploi, de limiter l'inflation et de permettre un développement économique durable.
" Si jamais le peuple américain autorise les banques privées à contrôler leur masse monétaire, les banques et les corporations qui se développeront autour d'elles vont dépouiller les gens de leurs possessions jusqu'au jour où leurs enfants se réveilleront sans domicile sur le continent que leurs pères avaient conquis" (Thomas Jefferson, Lettre au Ministre des Finances Albert Gallatin en 1802).
[Jefferson a prédit 2 siècles à l'avance la "crise des subprimes" et les millions d'américains jetés à la rue car dépossédés de leurs maisons qui appartiennent désormais aux banques... Trouvez-vous toujours légitimes la création monétaire privée et l'intérêt bancaire ?]
"Si vous voulez rester esclaves des banquiers et payer le coût de votre propre esclavage, laissez-les continuer à créer de l'argent et contrôler le crédit de la nation" (Sir Josiah Stamp, directeur de la Banque d'Angleterre de 1928 à 1941).
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