samedi 14 janvier 2012

Faut-il payer la dette ?, par Damien Millet et Eric Toussaint (Le Monde diplomatique)


http://www.monde-diplomatique.fr/2011/07/MILLET/20796

Autrefois, il y avait le premier monde, le « Nord », censé constituer un bloc de prospérité ; le deuxième monde, celui des pays soviétiques ; et enfin le tiers-monde, regroupant les pays pauvres du « Sud » et soumis dès les années 1980 aux diktats du Fonds monétaire international (FMI). Le deuxième a volé en éclats au début des années 1990 avec la dissolution de l'URSS. Avec la crise financière de 2008, le premier monde a basculé ; si bien que désormais plus aucune division géographique ne semble pertinente. On ne distingue plus que deux catégories de population : la poignée de ceux qui profitent du capitalisme contemporain et la grande majorité, qui le subit. Notamment à travers le mécanisme de la dette.
Au cours des trente dernières années, les maillons faibles de l'économie mondiale se situaient en Amérique latine, en Asie ou dans les pays dits « en transition » de l'ex-bloc soviétique. Depuis 2008, l'Union européenne, à son tour, suscite le doute. Alors que la dette extérieure totale des pays d'Amérique latine atteignait en moyenne 23 % du produit intérieur brut (PIB) fin 2009, elle s'établissait à 155 % en Allemagne, 187 % en Espagne, 191 % en Grèce, 205 % en France, 245 % au Portugal et 1 137 % en Irlande. Du jamais-vu.

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